L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

Rapport d’évaluation de la présidente – 2016

Chers membres,

J’ai de nouveau le plaisir de présenter un rapport sur les progrès et les faits réalisés par l’Institut au cours des douze derniers mois. Lorsque je vous ai écrit à la même période de l’an dernier, les résultats des élections fédérales étaient loin d’être certains et la crainte que la réélection du gouvernement Harper puisse mener à d’autres réductions d’emplois, à une élimination accrue des services publics fédéraux, à un renforcement du musellement des scientifiques et à un mépris croissant à l’égard des syndicats pesait lourdement sur nous.

Comme les choses peuvent changer en un an! L’élection du gouvernement Trudeau a mené presque immédiatement à l’annonce du rétablissement du formulaire détaillé obligatoire du recensement ainsi que du rétablissement de la liberté d’expression des scientifiques en présence des médias et de la population, ce qui répondait aux demandes que nous avions formulées à plusieurs reprises avec une insistance croissante pendant la période précédant les élections. Ces annonces ont été suivies au début de l’année par la nouvelle que les lois antisyndicales C 377 et C 525 seraient abrogées au cours des mois suivants et que le nouveau gouvernement essayerait d’établir des relations plus respectueuses avec les agents négociateurs fédéraux et avec les fonctionnaires en général.

Bien sûr, dire qu’on a l’intention de faire quelque chose et le faire ne sont pas la même chose, voilà pourquoi nous avons continué à insister sur le fait que l’élimination des restrictions imposées pendant l’ère Harper (notamment par le rétablissement de notre droit de faire la grève et de recourir à l’arbitrage) était une condition préalable à la conduite d’une négociation collective libre et équitable. En mai, le gouvernement a annoncé son intention d’abroger les dispositions de l’ère Harper.

Voilà d’importants engagements et d’importants progrès réalisés par rapport à l’année passée et par rapport au gouvernement précédent, qui prouvent la valeur durable de la stratégie constante de l’IPFPC qui consiste à s’engager sur plusieurs fronts pour divers enjeux à la table de négociation et en dehors de celle-ci.

Au cours de l’hiver et du printemps, par exemple, nous avons soutenu dans notre mémoire présenté au Comité fédéral des finances ainsi que dans le discours que nous avons tenu lors de la journée du lobbying très réussie auprès des députés sur la Colline du Parlement que le gouvernement devrait profiter de son premier budget pour commencer à réinvestir sérieusement dans la science et dans l’Agence du revenu du Canada et pour réduire sa dépendance excessive à l’égard de la sous-traitance. En fin de compte, le budget de 2016 prévoyait une embauche importante de nouveaux scientifiques au ministère des Pêches et des Océans, des réinvestissements majeurs dans l’Agence du revenu du Canada et des économies de 170 millions de dollars grâce à une diminution du recours à la sous-traitance. Même si c’est un bon début, il reste encore beaucoup de travail à faire pour restaurer et conserver les services professionnels au sein du gouvernement fédéral. La promotion de l’équité fiscale, la protection de l’intégrité scientifique et la réduction de la sous-traitance, tout comme la protection des congés de maladie et l’augmentation équitable des salaires, demeurent donc des éléments essentiels de nos négociations avec le gouvernement.

Le gouvernement fédéral a peut-être changé, mais à de nombreux égards, la position de négociation du gouvernement est demeurée la même. Nos efforts de sensibilisation et de mobilisation des membres et de la population sont donc plus importants que jamais. Le gouvernement Trudeau est certainement préférable à l’ancien gouvernement Harper et continue à profiter d’une longue lune de miel dans les sondages d’opinion, mais les efforts qu’il fait pour tenir ses promesses électorales de l’an passé dépendent finalement de la présence d’une fonction publique fédérale forte et engagée. Pour cela, il faut que des conventions collectives favorables soient conclues rapidement et de façon équitable. Au début du mois de juin, après des mois de retard dans la négociation de la part du gouvernement, nous avons lancé une campagne emballante de sensibilisation du public avec une manifestation à Ottawa, à laquelle de nombreux membres enthousiastes ont participé en portant des pancartes sur lesquelles il était écrit : « Prêt », « Prêt à protéger les congés de maladie, à hausser les salaires, à sauvegarder l’intégrité scientifique, à promouvoir l’équité fiscale et à stopper la sous-traitance ». En juin, nous avons aussi publié un important rapport de sondage qui commence à être pour tous les membres, en matière de sous-traitance, ce que des rapports précédents ont été en matière de musellement et de compressions pour les membres travaillant dans les programmes scientifiques fédéraux, c’est-à-dire un rapport de sensibilisation du gouvernement et de la population qui montre comment le recours excessif à la sous-traitance voue la fonction publique à l’échec (Programmé pour l’échec).

Un récent exemple flagrant de cet échec est l’achat et la mise en place du nouveau système de paye du gouvernement fédéral, Phénix, un produit « clé en main » qui a eu des répercussions négatives sur la paye d’environ un quart des employés fédéraux, dont certains ont été forcés de chercher du travail ailleurs. Personnellement, j’ai passé de nombreuses heures au cours des derniers mois à chercher des solutions immédiates et durables à ce problème avec des représentants du gouvernement, notamment avec la ministre de Services publics et Approvisionnement Canada, Judy Foote, et avec le président du Conseil du Trésor, Scott Brison. La tâche principale de l’IPFPC a été de veiller à ce que ses membres soient adéquatement indemnisés pour la perte de rémunération et les dépenses qu’ils ont dû engager à cause des ratés du système Phénix, mais nous avons également profité de chaque occasion pour rappeler au gouvernement qu’il est essentiel d’investir adéquatement d’entrée de jeu dans les employés et les services fédéraux pour s’assurer que de graves échecs de ce genre ne se produisent plus à l’avenir et ne nuisent plus aux employés ou au public. Les retards constants, les dépassements de coûts et les problèmes de sécurité qui affligent le projet sous-traité de consolidation des systèmes de courriel gouvernementaux et d’élaboration du nouveau site Web du gouvernement du Canada – pour ne rien dire du récent projet du gouvernement qui envisage de confier ses données et ses services de TI à des fournisseurs d’infonuagique – font de l’investissement dans les services gouvernementaux et de la réduction de la sous-traitance une question d’urgence nationale.

Un domaine où nous sommes heureux de voir du progrès est celui de l’équité salariale, bien que notre enthousiasme ait été freiné par l’échéancier du gouvernement. Le mémoire que nous avons présenté au printemps au Comité spécial sur l’équité salariale de la Chambre des communes soulignait le vieux problème de l’écart salarial entre les hommes et les femmes et la nécessité d’assurer finalement « un secteur du travail juste et fonctionnel ». Nous avons donc été ravis cet automne lorsque le gouvernement a promis d’adopter une loi à cet égard, mais nous avons été déçus d’apprendre qu’il ne le ferait que d’ici la fin de 2018. L’équité salariale est l’une des questions de droit les plus étudiées dans notre pays. Ce fait à lui seul renforce la constatation faite depuis longtemps que « différer la justice, c’est la refuser ». Nous continuerons à chercher des occasions d’intervenir à ce sujet.

En ce qui concerne les pensions, nous continuons à soutenir nos membres du Nouveau-Brunswick dans leur lutte contre la décision du gouvernement provincial de remplacer le régime de pensions à prestations déterminées par un régime de retraite à risques partagés. La récente décision du Syndicat canadien de la fonction publique de participer à notre poursuite judiciaire contre la province renforce grandement nos efforts visant à faire en sorte que les membres puissent prendre leur retraite dans la dignité.

L’année qui vient de s’écouler a marqué un tournant pour l’IPFPC et je suis sûre qu’en continuant à exercer une certaine pression, nous ferons des progrès importants à la table de négociation au cours des prochains mois. Nous vivons un moment décisif. Avec un nouveau gouvernement, il est possible de réparer les dommages causés pendant les années Harper et de devenir un chef de file dans la défense du professionnalisme dans la fonction publique.

Nous avons un rôle particulier à jouer dans la formulation des politiques publiques et l’établissement d’un nouveau ton au gouvernement. La clé de la réussite se trouvera dans les investissements stratégiques que nous devons faire pour maintenir les services et les programmes existants. L’assemblée générale annuelle de cette année votera une importante motion à l’appui d’une hausse des cotisations de 10 $ par mois. Je vous demande d’appuyer cette motion parce que les fonds supplémentaires nous aideront à continuer à bâtir un Institut professionnel fort et moderne, qui se bat pour vos emplois, pour votre revenu et pour le professionnalisme dans la fonction publique.

Pour le travail accompli, pour leur dévouement et pour les services qu’ils rendent à nos membres, je tiens à remercier mes collègues du Conseil d’administration, les membres élus des groupes et des régions, les délégués syndicaux, les bénévoles et le personnel de l’IPFPC.

Ce fut un honneur de vous servir encore cette année à titre de présidente de l’Institut professionnel et j’ai hâte de vous présenter nos plans d’action pour une autre année difficile à notre prochaine assemblée générale annuelle.

Debi Daviau
Présidente


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C’est la relâche estivale au Parlement, les députés sont dans leur circonscription et les prochaines élections fédérales sont à nos portes. Avec des élections à date fixe, le jour du scrutin devrait tomber le lundi 21 octobre 2019.

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