L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

Ne blâmez pas les négociations pour les déboires de Phénix

Au début du mois, la ministre de Services publics et Approvisionnement Canada, Carla Qualtrough, m’a demandé si j’accepterais de négocier la simplification de certaines règles touchant la rémunération, adoptées au fil de dizaines d’années de négociations, que certains prétendent partiellement responsables du dysfonctionnement du système de paye fédéral. Ma réponse : oui, si cela ne fait pas perdre d’argent à nos membres.

Cependant, ce n’est pas parce que je suis disposée à négocier des changements pratico‑pratiques dans l’intérêt de nos membres que je pense que les règles touchant la rémunération sont intrinsèquement dysfonctionnelles ni que les problèmes de Phénix sont causés par les négociations – loin de là – ou les syndicats.

C’est vraiment absurde et odieux d’accuser les conventions collectives d’embrouiller le système de paye actuel. L’ancien système de paye, conçu à l’interne par nos membres et encore utilisé à certains endroits, a subi de multiples changements sur 40 ans sans causer de catastrophe de ce genre. De surcroît, la plupart de ces changements étaient le fait du patronat et non des syndicats. Le gouvernement fédéral a acheté Phoenix comme une solution logicielle à tous les problèmes de paye, y compris aux changements régulièrement négociés, sans tenir compte de l’expertise et de l’avis de nos membres. Le gouvernement actuel nous a même assurés au début de l’année qu’il n’y aurait pas de problèmes avec la paye rétroactive.

Nous avons donc tout à fait le droit d’exiger qu’un système aussi mal conçu, mis en œuvre et testé que Phénix soit abandonné au profit d’un nouveau système qui fonctionne.

Les économies nationales et internationales reposent sur des choix et des options. Les gens choisissent des voitures, des maisons et des dentifrices différents. Il est ridicule de sous-entendre que l’employeur le plus important du Canada ne peut pas avoir un système de paye différent. Dire que nous n’en avons pas les moyens, c’est nier les conclusions du rapport présenté cette semaine par le vérificateur général (nul ne sait quand le système Phénix fonctionnera correctement ni combien de centaines de millions de dollars il faudra dépenser pour l’arranger) et c’est aussi faire subir à nos membres, aux Canadiens et aux futurs gouvernements le système de paye le plus dispendieux et le plus dysfonctionnel de l’histoire de notre fonction publique.

Les négociations collectives ne sont certainement pas responsables de ce fiasco.  Au contraire, elles pourraient nous aider à régler certains problèmes d’ici à ce que nous obtenions le nouveau système de paye que nous exigeons. Un système développé par nos membres. Un système de paye qui marche.

Bien mieux ensemble!

Debi Daviau, présidente de l’IPFPC


12 février 2018
Le 6 février 2018, la présidente de l’Institut, Debi Daviau, a dirigé une délégation d’une douzaine de membres de l’Institut sur la Colline du Parlement d’Ottawa, dans le cadre de la Journée de lobbying annuelle du Congrès du travail du Canada (CTC).

9 février 2018
Le 5 février 2018 Les 55 syndicats représentés au sein du Conseil canadien du Congrès du travail du Canada (CTC) reconnaissent unanimement que lorsqu’un des affiliés du CTC se fait attaquer, c’est notre mouvement entier qui se fait attaquer.

2 février 2018
Le 29 janvier 2018, Debi Daviau, présidente de l’IPFPC, a rencontré pour la première fois la ministre du Revenu, Diane Lebouthillier, dans les locaux de l’Agence du revenu du Canada, à Ottawa.

1 février 2018
J’ai récemment écrit au président du Conseil du Trésor, Scott Brison, pour exprimer ma déception après avoir été informée que le gouvernement ne sera probablement pas en mesure de traiter les demandes relatives aux paiements en trop signalées avant la date limite du 19 janvier 2018.

22 janvier 2018
La nouvelle de la décision du plus grand syndicat du secteur privé au Canada, Unifor, de se désaffilier du Congrès du travail du Canada (CTC) en a surpris plus d'un.

12 janvier 2018
Nous avons appris que vous êtes nombreux à tenter de signaler des trop-perçus avant la date limite du 19 janvier 2018 sans pouvoir joindre le personnel du Centre des services de paye parce que la ligne est occupée ou qu’on vous met en attente pendant très longtemps.