L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

OTTAWA, le 27 janvier 2025 — Trois syndicats représentant plus de 333 000 fonctionnaires fédéraux viennent de lancer une campagne nationale sur le télétravail, la voie de l’avenir pour des millions de personnes salariées au pays.

Parrainée par l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC), l’Association canadienne des employés professionnels (ACEP) et l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC), cette campagne met en valeur les avantages du télétravail : productivité accrue, moins de bouchons de circulation, moins de pollution et une meilleure conciliation travail-vie personnelle.

La preuve n’est plus à faire : un modèle de travail monolithique ne conviendra jamais à un effectif aussi diversifié que celui de la fonction publique. Ça ne fonctionne pas, et c’est la population qui en fait les frais. La campagne prendra la forme de publicités en ligne, à la radio, dans les médias imprimés et dans des endroits publics.

Les recherches et les sondages menés par l’AFPC montrent que 90 % des gens préfèrent le télétravail ou à tout le moins des modalités de travail flexibles. Il en ressort que le télétravail et les horaires flexibles sont essentiels à un environnement de travail sain, et permettent d’attirer et de garder du personnel qualifié.

« C’est prouvé : on peut travailler pour vous de n’importe où. Des modalités de travail souples nous permettront de bâtir la fonction publique de demain, une fonction publique moderne et productive qui profitera à tout le monde. C’est bon pour les contribuables, c’est bon pour l’environnement et ça incitera les autres employeurs à emboîter le pas. »

Sharon DeSousa, présidente nationale, Alliance de la Fonction publique du Canada

« Alors qu’on demande aux travailleuses et travailleurs de faire plus avec moins, il faut de toute urgence miser sur la flexibilité — et particulièrement sur le télétravail — si on veut garder et continuer d’attirer les meilleurs talents. Avec les coupes qui planent dans la fonction publique et la pression qui s’intensifie, le gouvernement fédéral doit montrer l’exemple en offrant les meilleures conditions de travail possible aux fonctionnaires tout en faisant économiser des fortunes aux contribuables. C’est prouvé : le télétravail augmente la productivité et le bien-être des travailleuses et travailleurs. Qu’est-ce qu’on attend? »

Nathan Prier, président national, Association canadienne des employés professionnels

« Le travail de qualité n’a pas d’adresse. L’important, c’est de bien servir la population. En misant sur le travail à distance et le télétravail dans la fonction publique, on peut réduire les dépenses publiques, stimuler la productivité et améliorer la vie des travailleuses et des travailleurs, ce qui profite à tout le monde. La question, ce n’est pas où, mais comment? »

Sean O’Reilly, président, Institut professionnel de la fonction publique du Canada

Les syndicats fédéraux pressent le gouvernement d’adopter des modalités de travail souples afin de permettre à son personnel d’être plus productif, de profiter d’une meilleure conciliation travail-vie personnelle et de réduire ses dépenses. Le télétravail ne devrait pas être un enjeu politique. Peu importe le parti au pouvoir, il demeure une option viable pour la fonction publique fédérale. En plus d’être économique, il augmente la productivité. Le télétravail, c’est l’avenir.

Le public aussi sortira gagnant, car la campagne consiste à faire du télétravail la norme pas seulement à la fonction publique fédérale, mais partout. Le gouvernement peut servir de modèle en matière de milieux de travail modernes, où télétravailler rime avec productivité. On invite donc la population à nous aider à passer le mot dans les médias sociaux en utilisant #DeNimporteOù. Ensemble, prônons le télétravail pour une saine fonction publique.

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Source

AFPC, Media@psac-afpc.com 

ACEP, Media@acep-cape.ca

IPFPC, jfillion@pipsc.ca

OTTAWA, le 3 décembre 2024 — En violation flagrante de l’Orientation concernant la présence prescrite au lieu de travail qui permet aux employées et employés fédéraux autochtones de télétravailler, beaucoup d’employé·es autochtones ont reçu l’ordre de se présenter en personne à leur lieu de travail désigné sans aucune justification, même si ces personnes satisfont à tous les critères pour se prévaloir de cette exception. L’Association canadienne des employés professionnels (ACEP), l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC) et le Réseau des employés fédéraux autochtones (REFA) demandent au Conseil du Trésor de confirmer l’exception permettant au personnel autochtone fédéral de faire du télétravail et de veiller à ce que la mise en œuvre de cette exemption soit uniforme dans tous les ministères. Il est essentiel que l’exception soit appliquée équitablement et qu’elle traduise l’intention initiale de donner de la flexibilité et un soutien au personnel autochtone du secteur public.

À l’origine, cette exemption visait à permettre aux Autochtones de vivre et de travailler dans leurs communautés et à reconnaître l’importance de maintenir des liens culturels et familiaux forts. Ces liens sont primordiaux et influent souvent sur les décisions des Autochtones relatives à l’emploi, comme il est souligné dans la politique du Conseil du Trésor, qui reconnaît que pour la plupart des Autochtones, vivre et travailler au sein de leur communauté constitue une « composante essentielle de leur identité ». Garantir le respect de l’exception permet de maintenir ce principe et de favoriser l’intégrité culturelle et le bien-être des employé·es autochtones. 

Le Conseil du Trésor a maintes fois réitéré qu’il est important que les Autochtones travaillent dans leurs communautés, car il s’agit là d’un engagement clé pris dans le cadre de la réconciliation. Cet engagement concrétise la promesse plus globale du gouvernement de respecter l’autodétermination et la continuité culturelle des populations autochtones. Cependant, le REFA a fait savoir que la direction de plusieurs ministères font fi de ces exceptions et compromettent ainsi le succès de cette importante initiative de réconciliation. De telles actions minent la confiance et diminuent la capacité du gouvernement à retisser des liens avec les peuples autochtones. Ce non-respect de l’exemption nuit également au recrutement et à la rétention du personnel autochtone et va à l’encontre de l’engagement pris par le gouvernement de favoriser un environnement de travail inclusif et bienveillant, qui tient compte des besoins et des priorités uniques des communautés autochtones et qui les respecte.


Citations

« Cet acharnement à appliquer l’Orientation concernant la présence prescrite au lieu de travail – une politique mal pensée – au détriment des droits des Autochtones envoie le mauvais message et témoigne de l’incohérence du gouvernement face à ses objectifs déclarés de respect et de réconciliation, soutient Nathan Prier, président de l’ACEP. Ce gouvernement ne semble pas comprendre l’importance cruciale de cette exception, qui est au cœur de la survie culturelle et du bien-être des Autochtones. Nous demandons au gouvernement d’honorer son engagement envers les peuples autochtones en veillant à ce que l’exception soit maintenue et respectée de façon uniforme dans tout le secteur public fédéral ».

« Accorder au télétravail la place qui lui revient, c’est seulement un volet de l’équation. L’avenir du travail, ça passe par des milieux de travail progressistes, inclusifs et dynamiques », explique Sharon DeSousa, présidente nationale de l’AFPC. « Le gouvernement fédéral rate une occasion en or d’éliminer les obstacles qui étouffent la voix des groupes marginalisés et de créer une fonction publique qui reflète la diversité de notre pays et tient véritablement compte des communautés autochtones et des régions éloignées. »

 « Avec sa politique ratée de retour obligatoire au bureau, le gouvernement fédéral montre une fois de plus son vrai visage, en bafouant cette fois-ci les droits des travailleuses et travailleurs autochtones, déclare Jennifer Carr, présidente de l’IPFPC. Refuser aux Autochtones l’autorisation de travailler dans leurs communautés n’est pas qu’un oubli anodin, c’est le genre de mépris flagrant qui a des conséquences concrètes sur les droits, la sécurité et l’identité culturelle des Autochtones. Il faut corriger ça. Maintenant ».

« Refuser cette exemption va directement à l’encontre des obligations énoncées dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, des appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, du rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, des objectifs d’embauche des employé·es autochtones fixés par le greffier, ainsi que d’autres objectifs de réconciliation nationale énoncés à maintes reprises, expliquent les cadres du Réseau des employés fédéraux autochtones. Cette exception doit être communiquée clairement et sans délai aux gestionnaires, y compris au niveau des SMA, dans tous les ministères, afin d’éviter d’aggraver le stress et les préjudices subis par les fonctionnaires autochtones ».
 

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À propos de l’ACEP

Forte de plus de 25 000 membres, l’Association canadienne des employés professionnels est l’un des plus grands syndicats du secteur public fédéral du Canada. L’ACEP se consacre à la défense des intérêts des employé·es fédéraux des groupes Économique et services de sciences sociales (EC) et Traduction (TR), ainsi que des employé·es de la Bibliothèque du Parlement (BdP), du Bureau du directeur parlementaire du budget (BDPB) et des membres civil·es de la Gendarmerie royale du Canada (ESS et TRL). Plus de détails ici.
 

À propos de l’AFPC

L’Alliance de la Fonction publique du Canada est le plus grand syndicat de la fonction publique fédérale du Canada; l’Alliance représente près de 230 000 travailleuses et travailleurs dans chaque province et territoire du Canada, dont plus de 165 000 dans la fonction publique fédérale. Plus de détails ici.


À propos de l’IPFPC

L’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC) a été fondé en 1920. Comptant plus de 75 000 membres, l’IPFPC est le plus grand syndicat canadien représentant des scientifiques et des professionnelles et professionnels employés par le gouvernement fédéral et certains gouvernements provinciaux et territoriaux. Plus de détails ici.

À propos du REFA

Le Réseau des employés fédéraux autochtones (REFA) a pour mission de favoriser le respect et l’inclusion dans la fonction publique fédérale, et de ce fait l’épanouissement professionnel des Autochtones, des Inuits et des Métis, dans le respect de leurs identités culturelles. Le REFA établit des liens interministériels, défend l’équité au travail, soutient le développement personnel et professionnel et promeut l’intégration équilibrée de l’autochtonité dans les postes de la fonction publique.

L’Institut se tient fermement aux côtés du Réseau des employés fédéraux autochtones (REFA) pour plaider en faveur d’un traitement équitable des travailleur·ses autochtones de la fonction publique. Beaucoup d’employé·es autochtones de la fonction publique fédérale, y compris des membres de l’IPFPC, ont exprimé de sérieuses inquiétudes quant à la mise en œuvre du mandat de retour au travail (RAB) du gouvernement fédéral. Ces préoccupations portent sur le refus d’accorder des exemptions aux employé·es autochtones vivant dans un rayon de 125 km de leur lieu de travail officiel.

Le mandat du gouvernement fédéral en matière de RAB comprend une exemption autonome essentielle permettant aux employé·es autochtones de travailler à partir de leur collectivité, quelle que soit la proximité du bureau. Cette exemption est essentielle à la fois pour l’identité culturelle et pour la sécurité personnelle. Cependant, beaucoup de travailleur·ses autochtones se sont vu·es refuser cette exemption à plusieurs reprises.

Le refus de cette exemption va directement à l’encontre des obligations du gouvernement fédéral en vertu de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et des appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation. Cette restriction arbitraire est particulièrement préjudiciable aux femmes autochtones, dont les préoccupations en matière de sécurité, particulièrement dans le contexte de la crise actuelle des femmes et filles autochtones disparues et assassinées (FFADA), font du travail à distance une option vitale. 

Le refus d’accorder des exemptions compromet le bien-être des employé·es autochtones et l’engagement du Canada en faveur de la réconciliation. La présidente du Conseil du Trésor, Anita Anand, doit intervenir.

L’IPFPC, tout comme d’autres syndicats, demande à madame Anand d’agir immédiatement pour clarifier l’exemption autonome pour les Autochtones à tou·tes les sous-ministres, leurs équivalents et les haut·es fonctionnaires concerné·es dans tous les ministères et organismes fédéraux couverts par le mandat avant le 28 novembre 2024.

Les employé·es autochtones ont le droit de travailler dans le respect de leurs besoins culturels, de leur sécurité personnelle et de leur bien-être. L’Institut plaidera toujours pour que ces droits soient respectés et protégés sur le lieu de travail.

Lisez notre lettre conjointe à la présidente du Conseil du Trésor, Anita Anand, ici.

 

 

OTTAWA, le 23 octobre 2024 – L’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC) se joint à l’Association canadienne des employés professionnels (ACEP) pour exhorter le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires (OGGO) à mener une enquête approfondie sur le mandat de retour au bureau (RAB) du gouvernement fédéral.

Cet appel découle des préoccupations croissantes concernant l’absence de prise de décision fondée sur des données probantes qui a conduit au mandat actuel, l’impact sur la productivité et le moral des employé·es, ainsi que les sérieuses préoccupations relatives à la santé et à la sécurité soulevées par les membres de la fonction publique.

L’IPFPC est alarmé par l’approche du gouvernement concernant le retour des employé·es au bureau. C’est particulièrement vrai à la suite des changements importants dans les modèles de travail provoqués par la pandémie de COVID-19, des gains de productivité connus qu’occasionnent la flexibilité du télétravail et de la reconnaissance de ses avantages par le gouvernement lui-même. Le syndicat souligne que de nombreux fonctionnaires se sont adapté·es à des modèles de travail flexibles qui améliorent la productivité et favorisent l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, qui sont menacés par l’approche « universelle » obligatoire.

« Nos membres sont contraint·es de retourner dans des bureaux largement inadéquats sans justification ni prise en compte des différentes circonstances dans lesquelles ils/elles opèrent », déclare la présidente de l’IPFPC, Jennifer Carr. « L’absence de prise de décision solide et fondée sur des données probantes a de graves répercussions sur les employé·es et ne tient absolument pas compte des avantages des modalités de travail flexibles pour l’ensemble des Canadien·nes, qu’il s’agisse des gains de productivité, de l’amélioration de l’équité, de la diversité et de l’inclusion, ou de la création de bons emplois dans le secteur public à travers le Canada. »

« Les modèles de travail modernes et flexibles améliorent la prestation des services publics », poursuit Jennifer Carr. « Les Canadien·nes devraient s’inquiéter du fait que le gouvernement a choisi une approche qui érode la confiance, le moral, la productivité et, en fin de compte, la force des services publics sur lesquels ils/elles comptent. Nous voulons des réponses – et une meilleure voie à suivre, c’est pourquoi nous demandons une enquête. »

Consultez la lettre à l’OGGO.

L’Institut professionnel de la fonction publique du Canada représente plus de 75 000 professionnel·les de la fonction publique à travers le Canada, y compris des ingénieur·es, des travailleur·ses de la santé, et des scientifiques et chercheur·ses fédéraux. Suivez-nous sur Facebook, sur Xet sur Instagram.

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Source: Johanne Fillion, 613-883-4900 (cellulaire), jfillion@pipsc.ca

 

 

Des documents internes obtenus par l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) grâce à des demandes d’accès à l’information révèlent que le gouvernement n’a pas tenu compte de ses propres preuves que le télétravail stimule la productivité. Le gouvernement a également analysé des tendances et des modèles de travail flexible avant de mettre en œuvre un mandat de télétravail controversé qui ne tient pas compte des avantages de ces tendances et modèles. Et même s’il prévoyait des difficultés et des réactions négatives importantes, le gouvernement a ignoré ces préoccupations et a préféré aller de l’avant avec son mandat rigide qu’il savait voué à l’échec.

Un refus d’adaptation

Les documents confirment ce que l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC) et d’autres syndicats affirment depuis le début, à savoir que le mandat de télétravail est motivé par des enjeux politiques et non par la productivité.

L’hypocrisie du gouvernement est stupéfiante. Il y a deux ans à peine, il vantait le télétravail, affirmant qu’il s’agit d’un élément clé d’une fonction publique moderne et efficace. L’un des principaux enseignements qu’il a tirés d’un projet pilote, c’est qu’aucune solution ne convient à tout le monde. Aujourd’hui, il a opéré un virage à 180 degrés, et comme le révèlent les documents relatifs à l’accès à l’information, il l’a fait sans aucune logique, ni donnée, ni justification. C’est un refus embarrassant de s’adapter aux réalités de la main-d’œuvre d’aujourd’hui.

Le contrôle sans le leadership

Si le gouvernement avait réellement la cohérence et l’harmonisation à cœur, il aurait consulté les parties prenantes et aurait examiné l’éventail plus large des modèles de travail flexibles. Au lieu de cela, il a adopté une approche paresseuse et coercitive qui ne profite à personne et risque d’éroder la confiance et la productivité.

En obligeant les employé·es à retourner au bureau pendant un nombre déterminé de jours, sans tenir compte des exigences de leur travail ou de leurs situations personnelles, le gouvernement joue clairement un jeu de pouvoir. C’est un moyen pour la direction de réaffirmer son contrôle et de surveiller les travailleur·ses, et ce, même au détriment de l’efficacité, du moral et du maintien en poste.

Si le gouvernement s’engageait véritablement en faveur d’une fonction publique performante et moderne, il adopterait les avantages avérés des modalités de télétravail flexibles. Il s’accroche plutôt à une mentalité dépassée de commandement et de contrôle qui accorde la priorité au présentéisme plutôt qu’aux résultats. Cette approche rigide ne tient pas compte de la diversité des besoins et des contraintes des différents ministères et risque de susciter une répétition des erreurs du passé.

Parallèles avec Phénix

La mise en œuvre imprudente du mandat de retour au bureau par le gouvernement présente d’étranges similitudes avec le fiasco du système de paye Phénix. Dans les deux cas, il s’est empressé de mettre en œuvre des changements majeurs sans analyse, consultation ou prise en compte adéquates des conséquences pour le personnel.

De plus, comme dans le cas de Phénix, le gouvernement ignore les signaux d’alarme et les conseils d’expert·es dans sa poursuite obstinée de son option préférée.

Les documents du SCT révèlent qu’il s’attendait à des difficultés et à des réactions négatives importantes, mais qu’il n’a pas tenu compte de ces préoccupations, ce qui est une façon de procéder à la fois familière et effrayante.

La débâcle de Phénix nous a appris que le fait d’imposer une approche unique à l’ensemble de la fonction publique est une recette qui mène au désastre. Les ministères ont des contraintes et des besoins divers qui ne peuvent être ignorés. En imposant de manière rigide des politiques de retour au bureau, le gouvernement répète les erreurs du passé.

La transparence et une consultation sérieuse auraient permis d’éviter une grande partie des dommages causés par Phénix. Pourtant, une fois de plus, le gouvernement prend des décisions radicales qui ont des répercussions sur des milliers de travailleur·ses avec un préavis minimal et sans véritable dialogue. N’a-t-il rien appris des échecs précédents?

Révoquer le mandat

Il est temps que le gouvernement écoute les préoccupations des fonctionnaires et de leurs syndicats. Le mandat de retour au bureau doit être réexaminé et une approche plus souple, fondée sur des données probantes, doit être adoptée. Ainsi, nous pourrons construire une fonction publique véritablement moderne et efficace, qui profitera à la fois aux fonctionnaires et à la population du Canada qu’ils/elles servent.

OTTAWA, le 9 septembre 2024 — Des syndicats représentant au total plus de 330 000 travailleurs de la fonction publique fédérale réclament que le gouvernement annule l’obligation de travailler trois jours par semaine au bureau et revienne à une politique d’assouplissement du télétravail. À compter d’aujourd’hui, les employé·es fédéraux ont l’obligation de travailler trois jours par semaine dans des bureaux inadaptés et insalubres, malgré le manque d’espaces de travail adéquats ou l’absence d’une politique cohérente entre les ministères.  

L’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC), l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC), l’Association canadienne des employés professionnels (ACEP) et l’Association canadienne des agents financiers (ACAF) font front commun pour s’opposer à cette directive malavisée du gouvernement depuis qu’elle a été annoncée, le 1er mai. 

Les travailleuses et travailleurs de la fonction publique fédérale tiennent des manifestations dans tout le pays cette semaine afin de contester la politique du gouvernement et de préconiser une approche équitable du télétravail qui donne la priorité aux travailleur·euses et à leur famille.

Les syndicats ont marqué l’entrée en vigueur de la directive révisée sur le retour au bureau (RAB) par un rassemblement devant le bâtiment d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada à Ottawa, où se trouve un important comité local d’action intersyndical qui mobilise les travailleur·euses contre cette directive.

« En s’attaquant directement aux contribuables canadiens et à la logique la plus élémentaire, le gouvernement a décidé d’aller de l’avant avec ce projet ridicule de forcer les employé·es à retourner travailler dans des locaux exigus et inadéquats dont personne ne veut ou que personne n’a besoin d’occuper, s’est insurgé le président de l’ACEP, Nathan Prier. Nos membres vont encombrer les routes et les transports en commun pour se rendre dans des bureaux dégoûtants où il n’y a pas de place pour s’installer et faire des appels vidéos, alors que ce serait si facile de faire tout ça depuis la maison. Cette directive ne fait pas qu’exacerber les problèmes existants : elle en crée de nouveaux », a-t-il ajouté.

Dans un contexte d’évolution du travail, le télétravail est devenu plus qu’une solution temporaire. C’est un modèle éprouvé qui améliore la productivité et le bien-être des travailleur·euses. Les politiques flexibles de travail à distance permettent aux travailleur·euses de concilier leurs responsabilités professionnelles et personnelles, tout en réduisant leur impact sur l’environnement et en rendant plus fortes les communautés locales.

« Le télétravail est là pour rester », a déclaré la présidente nationale de l’AFPC, Sharon DeSousa. « C’est le nouveau jalon dans la lutte des travailleuses et des travailleurs. Au cours des dernières années, on a vu comment le télétravail améliore la vie des gens et contribue à une fonction publique à la fois plus inclusive et à l’écoute des besoins de la population. Voilà pourquoi on n’arrêtera pas de lutter pour un avenir où les personnes salariées passent en premier. » 

« Vu la nature de plus en plus concurrentielle du marché de l’emploi, la fonction publique doit se présenter comme un employeur équitable et innovant, a déclaré Jennifer Carr, présidente nationale de l’IPFPC. En mettant en œuvre des politiques progressistes en matière d’emploi, nous pouvons attirer les esprits les plus brillants de tout le Canada, indépendamment de leur situation géographique, et retenir les talents exceptionnels dont nous disposons déjà. »

Certains ministères ont déjà averti leurs employé·es qu’ils ne seraient pas en mesure de respecter cette politique de trois jours pour la date limite d’aujourd’hui, car ils n’ont tout simplement pas l’espace nécessaire pour accueillir l’afflux de personnel. L’application arbitraire de cette mesure inutile sème la confusion et le mécontentement dans l’ensemble du secteur public fédéral.  

Les syndicats de la fonction publique fédérale du Canada ont annoncé la semaine dernière qu’ils lanceraient une campagne nationale pour faire annuler la directive du gouvernement et obtenir que le droit au télétravail soit inscrit dans les conventions collectives des travailleur·euses. Le télétravail est devenu la norme. La capacité de faire du télétravail sera indispensable à la prochaine génération d’employé·es; cependant, elle est également essentielle à la modernisation et à l’adaptabilité de la fonction publique, grâce auxquelles elle pourra relever les défis du XXIe siècle. 

Ottawa, le 5 septembre 2024 – L’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC) mobilise les fonctionnaires pour qu’ils/elles s’opposent au mandat inflexible de retour au bureau (RAB) trois jours par semaine du Conseil du Trésor. En signe de solidarité, l’IPFPC et d’autres syndicats du secteur public ont organisé aujourd’hui un rassemblement sur l’heure du dîner au centre-ville d’Ottawa (à l’angle de l’avenue Laurier et de la rue Bank).

La présidente de l’IPFPC, Jennifer Carr, conteste l’absence de justification de ce mandat :  « L’IPFPC représente certain·es des professionnel·les les plus axé·es sur les données au Canada. Par conséquent, lorsque le gouvernement prend une décision aussi radicale sans s’appuyer sur des données solides, nous devons nous demander ce qui motive réellement cette décision. »

Les propres données de l’IPFPC révèlent des préoccupations importantes quant aux répercussions du mandat, en particulier en ce qui concerne l’équité et l’inclusion.

« Le gouvernement prétend se préoccuper d'accroître la diversité de sa main-d’œuvre », poursuit Mme Carr. « Mais notre récent sondage montre que ce mandat frappera le plus durement nos membres les plus vulnérables. »

Le sondage a mis en évidence qu’une majorité de femmes s’inquiètent de la possibilité de concilier travail et responsabilités personnelles dans le cadre de la nouvelle politique. Les personnes en situation de handicap déclarent être plus de deux fois plus susceptibles d’avoir des difficultés à gérer les mesures d’adaptation. En outre, une grande partie des membres 2SLGBTQ+ et des membres racisé·es indiquent qu’ils/elles envisageront probablement de quitter leur emploi à cause de ce mandat.

Au vu de ces chiffres, Jennifer Carr a exprimé son inquiétude quant aux répercussions de ce mandat sur l’avenir de la fonction publique. « Ce rejet mal informé et universel de la présence justifiée limitera notre capacité à continuer d’attirer et de retenir les meilleurs talents d’un bout à l’autre du pays, une fois de plus. »

Le syndicat affirme que l’approche du gouvernement ne tient pas compte des progrès réalisés ces dernières années, qui ont montré la valeur des modalités de travail flexibles.

« Alors, que nous reste-t-il? », demande Mme Carr. « Une politique qui menace de repousser les talents divers, d’aggraver la santé mentale et de rendre la vie plus difficile à ceux/celles qui ont déjà du mal à s’en sortir. Et pour quoi faire? Une solution à un problème qui n’existe pas. »

L’IPFPC demande au gouvernement de fournir une justification claire et fondée sur des données pour le mandat, et de mettre en œuvre des modalités de travail flexibles qui tiennent compte des circonstances et des besoins individuels.

L’Institut professionnel de la fonction publique du Canada représente plus de 75 000 professionnel·les de la fonction publique à travers le Canada, y compris des ingénieur·es, des travailleur·ses de la santé, et des scientifiques et chercheur·ses fédéraux. Suivez-nous sur Facebook, sur X (anciennement connu sous le nom de Twitter) et sur Instagram.

À l’approche du 9 septembre, date à laquelle les fonctionnaires fédéraux doivent retourner travailler au bureau trois jours par semaine, les membres de l’IPFPC s’inquiètent des effets de cette obligation sur l'équité, leur productivité et leur bien-être général.

l’IPFPC et d’autres syndicats de la fonction publique fédérale se sont concertés pour tenir une assemblée d’information virtuelle sur le télétravail. Ce sera l’occasion pour les syndicats de faire le point sur leur riposte. Ils parleront également des défis que pose l’obligation de travailler sur place et des moyens de pression dont on dispose collectivement pour normaliser les modalités de travail flexibles pour tout le monde, parce que #ÇaTravailleÀDistance.

Participez à l’une des trois assemblées d’information virtuelle: 

Rencontrez nos panélistes: 

  • Sharon DeSousa, présidente nationale de l’Alliance de la Fonction publique du Canada
  • Jennifer Carr, présidente nationale de l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada
  • Nathan Prier, président national de l’Association canadienne des employés professionnels
  • Dany Richard, président de l’Association canadienne des agents financiers

La décision du gouvernement risque d’anéantir les progrès réalisés en matière de télétravail, alors que ce un modèle qui permettait à nos membres d'assurer une présence dans un but justifiée.

Ne manquez pas ce rendez-vous pour en savoir plus sur les répercussions de cette obligation et sur la façon de s’y opposer ensemble.

Ajoutez votre voix à la lutte pour un milieu de travail flexible, moderne et inclusif.