OTTAWA, le 3 décembre 2024 — En violation flagrante de l’Orientation concernant la présence prescrite au lieu de travail qui permet aux employées et employés fédéraux autochtones de télétravailler, beaucoup d’employé·es autochtones ont reçu l’ordre de se présenter en personne à leur lieu de travail désigné sans aucune justification, même si ces personnes satisfont à tous les critères pour se prévaloir de cette exception. L’Association canadienne des employés professionnels (ACEP), l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC) et le Réseau des employés fédéraux autochtones (REFA) demandent au Conseil du Trésor de confirmer l’exception permettant au personnel autochtone fédéral de faire du télétravail et de veiller à ce que la mise en œuvre de cette exemption soit uniforme dans tous les ministères. Il est essentiel que l’exception soit appliquée équitablement et qu’elle traduise l’intention initiale de donner de la flexibilité et un soutien au personnel autochtone du secteur public.
À l’origine, cette exemption visait à permettre aux Autochtones de vivre et de travailler dans leurs communautés et à reconnaître l’importance de maintenir des liens culturels et familiaux forts. Ces liens sont primordiaux et influent souvent sur les décisions des Autochtones relatives à l’emploi, comme il est souligné dans la politique du Conseil du Trésor, qui reconnaît que pour la plupart des Autochtones, vivre et travailler au sein de leur communauté constitue une « composante essentielle de leur identité ». Garantir le respect de l’exception permet de maintenir ce principe et de favoriser l’intégrité culturelle et le bien-être des employé·es autochtones.
Le Conseil du Trésor a maintes fois réitéré qu’il est important que les Autochtones travaillent dans leurs communautés, car il s’agit là d’un engagement clé pris dans le cadre de la réconciliation. Cet engagement concrétise la promesse plus globale du gouvernement de respecter l’autodétermination et la continuité culturelle des populations autochtones. Cependant, le REFA a fait savoir que la direction de plusieurs ministères font fi de ces exceptions et compromettent ainsi le succès de cette importante initiative de réconciliation. De telles actions minent la confiance et diminuent la capacité du gouvernement à retisser des liens avec les peuples autochtones. Ce non-respect de l’exemption nuit également au recrutement et à la rétention du personnel autochtone et va à l’encontre de l’engagement pris par le gouvernement de favoriser un environnement de travail inclusif et bienveillant, qui tient compte des besoins et des priorités uniques des communautés autochtones et qui les respecte.
Citations
« Cet acharnement à appliquer l’Orientation concernant la présence prescrite au lieu de travail – une politique mal pensée – au détriment des droits des Autochtones envoie le mauvais message et témoigne de l’incohérence du gouvernement face à ses objectifs déclarés de respect et de réconciliation, soutient Nathan Prier, président de l’ACEP. Ce gouvernement ne semble pas comprendre l’importance cruciale de cette exception, qui est au cœur de la survie culturelle et du bien-être des Autochtones. Nous demandons au gouvernement d’honorer son engagement envers les peuples autochtones en veillant à ce que l’exception soit maintenue et respectée de façon uniforme dans tout le secteur public fédéral ».
« Accorder au télétravail la place qui lui revient, c’est seulement un volet de l’équation. L’avenir du travail, ça passe par des milieux de travail progressistes, inclusifs et dynamiques », explique Sharon DeSousa, présidente nationale de l’AFPC. « Le gouvernement fédéral rate une occasion en or d’éliminer les obstacles qui étouffent la voix des groupes marginalisés et de créer une fonction publique qui reflète la diversité de notre pays et tient véritablement compte des communautés autochtones et des régions éloignées. »
« Avec sa politique ratée de retour obligatoire au bureau, le gouvernement fédéral montre une fois de plus son vrai visage, en bafouant cette fois-ci les droits des travailleuses et travailleurs autochtones, déclare Jennifer Carr, présidente de l’IPFPC. Refuser aux Autochtones l’autorisation de travailler dans leurs communautés n’est pas qu’un oubli anodin, c’est le genre de mépris flagrant qui a des conséquences concrètes sur les droits, la sécurité et l’identité culturelle des Autochtones. Il faut corriger ça. Maintenant ».
« Refuser cette exemption va directement à l’encontre des obligations énoncées dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, des appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, du rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, des objectifs d’embauche des employé·es autochtones fixés par le greffier, ainsi que d’autres objectifs de réconciliation nationale énoncés à maintes reprises, expliquent les cadres du Réseau des employés fédéraux autochtones. Cette exception doit être communiquée clairement et sans délai aux gestionnaires, y compris au niveau des SMA, dans tous les ministères, afin d’éviter d’aggraver le stress et les préjudices subis par les fonctionnaires autochtones ».
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À propos de l’ACEP
Forte de plus de 25 000 membres, l’Association canadienne des employés professionnels est l’un des plus grands syndicats du secteur public fédéral du Canada. L’ACEP se consacre à la défense des intérêts des employé·es fédéraux des groupes Économique et services de sciences sociales (EC) et Traduction (TR), ainsi que des employé·es de la Bibliothèque du Parlement (BdP), du Bureau du directeur parlementaire du budget (BDPB) et des membres civil·es de la Gendarmerie royale du Canada (ESS et TRL). Plus de détails ici.
À propos de l’AFPC
L’Alliance de la Fonction publique du Canada est le plus grand syndicat de la fonction publique fédérale du Canada; l’Alliance représente près de 230 000 travailleuses et travailleurs dans chaque province et territoire du Canada, dont plus de 165 000 dans la fonction publique fédérale. Plus de détails ici.
À propos de l’IPFPC
L’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC) a été fondé en 1920. Comptant plus de 75 000 membres, l’IPFPC est le plus grand syndicat canadien représentant des scientifiques et des professionnelles et professionnels employés par le gouvernement fédéral et certains gouvernements provinciaux et territoriaux. Plus de détails ici.
À propos du REFA
Le Réseau des employés fédéraux autochtones (REFA) a pour mission de favoriser le respect et l’inclusion dans la fonction publique fédérale, et de ce fait l’épanouissement professionnel des Autochtones, des Inuits et des Métis, dans le respect de leurs identités culturelles. Le REFA établit des liens interministériels, défend l’équité au travail, soutient le développement personnel et professionnel et promeut l’intégration équilibrée de l’autochtonité dans les postes de la fonction publique.