On n’a pas à investir les régimes de pension dans des entreprises douteuses ou des projets destructeurs de l’environnement pour constituer des fonds de retraite.
On peut avoir un régime de pension solide qui génère des rendements intéressants et qui le fait de façon responsable.
De nombreux membres ont exprimé leur inquiétude relativement aux sources d’investissement de leur pension. En 2020, nous avons appris que le Régime de retraite de la fonction publique (le RRFP, un régime auquel cotisent la plupart des membres de l’IPFPC), était l’unique propriétaire de Revera - une société à but lucratif qui gère les établissements de soins de longue durée responsables de centaines de décès de personnes âgées. Il a été révélé par la suite que la société avait également l’habitude d’éviter l’impôt tout en versant des dividendes.
Le dernier budget du gouvernement fédéral prévoyait l’ajout de deux représentant·e·s syndicaux au comité de gouvernance de l’Office d’investissement des régimes de pensions du secteur public (le gestionnaire du Régime de pensions du secteur public).
Il s’agit d’une occasion unique et attendue depuis longtemps d’avoir son mot à dire sur les placements de nos fonds de pension et d’appliquer ce que l’on appelle les normes d’environnement, de durabilité et de gouvernance (EDG).
Nous savons que nos membres s’attendent à ce que les politiques soient fondées sur des preuves.
Dans les prochains mois, avec d’autres syndicats, nous allons travailler avec des spécialistes en placement et des agents de recherche indépendants pour comprendre si l’application des critères d’EDG fera une réelle différence et nous évaluerons les coûts. Nous espérons que cette recherche nous aidera à élaborer notre propre politique d’EDG pour ainsi être en position d’inciter les gestionnaires de fonds et les gouvernements à faire mieux.
L’Institut siège actuellement au conseil d’administration et aux comités de supervision de plusieurs régimes de retraite. Nous contribuons à la gouvernance du régime par le biais de projets de consultation et de défense de l’intérêt public auprès d’organismes gouvernementaux. Le fait d’avoir une politique sur l’EDG garantira que nos efforts collectifs seront compatibles avec nos valeurs, en particulier au moment où les syndicats fédéraux se préparent à occuper un nouveau siège à l’Office d’investissement des régimes de pensions du secteur public.
Les pensions des membres de l’IPFPC occupent une place importante dans le milieu des placements, car elles représentent environ 1000 milliards de dollars. Avec des fonds de cette envergure, les choix d’investissements peuvent avoir un impact important sur l’environnement, l’économie et les droits de la personne, qu’il soit positif ou négatif.
D’autres fonds d’investissement d’importance ont défendu de nombreuses initiatives d’EDG financièrement saines, dont le Régime de retraite des enseignants de l’Ontario et la Caisse de dépôt et placement du Québec. Il n’y a pas si longtemps, l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada s’est désinvesti (en anglais seulement) de deux sociétés carcérales privées américaines ayant un horrible bilan en matière de droits de la personne. Même son conseil d’administration n’était pas au courant de cet investissement. En effectuant cette recherche, nous comprendrons mieux le régime de pensions de nos membres et ce que nous pouvons faire pour le rendre plus conforme aux valeurs.
Conformément à la recommandation du Comité consultatif sur la pension de l’IPFPC, la proposition initiale sur l’EDG tiendra compte de critères tels que la durabilité environnementale, les droits de la personne, l’inclusion et la diversité, les droits du travail, les politiques/intérêts publics fondés sur des preuves, la protection des emplois canadiens et l’avancement du secteur public. Les membres sont invités à soumettre d’autres suggestions à pensionsbenefits@pipsc.ca.
Une proposition finale sera présentée à l’assemblée générale annuelle 2022 pour approbation.