Les sociétés qui forment la fonction publique fantôme du Canada
Qui empoche l’argent des Canadiens?
Les sociétés canadiennes ne sont pas représentées dans la fonction publique fantôme du gouvernement fédéral. Les cinq principales sociétés de TI – Veritaaq, IBM, S.I. Systems, Randstad et Modis – ont reçu près du tiers des fonds que le gouvernement fédéral a dépensés à la sous-traitance des TI entre 2011 et 2018. Au total, ces cinq sociétés ont touché plus de 2,4 milliards de dollars en contrats de consultation en TI.
Quatre de ces cinq sociétés sont des filiales de multinationales dont le siège social est à l’étranger.
- Veritaaq a cédé sa participation majoritaire à Experis en 2015. Experis est une filiale américaine de la société mère Manpower Group, troisième société de recrutement au monde.
- IBM Canada est une filiale du géant mondial des technologies IBM Corporation.
- La multinationale néerlandaise Randstad est la deuxième société de recrutement au monde.
- La société mère de Modis, Adecco Group, est une multinationale suisse et la première société de recrutement temporaire au monde.
- S.i. Systems ltée a son siège social à Toronto, et il s’agit de la seule société canadienne parmi les cinq principaux entrepreneurs.
Miser sur notre réputation
Il a été révélé que certaines de ces sociétés qui ont touché des milliards de dollars en revenus fiscaux du gouvernement fédéral évitent activement de payer des impôts. IBM est le concepteur du désastreux système de paye Phénix, et huit de ses innombrables filiales ont été nommées dans les Paradise Papers, révélations publiées en 2017 après une fuite de documents portant sur des placements faits dans des paradis fiscaux. En 2014, nous avons appris qu’IBM comptait 31 filiales dans des paradis fiscaux. De même, le Manpower Group, société mère de Veritaaq, a également été nommé dans les Paradise Papers et possède 35 filiales dans des paradis fiscaux aux quatre coins du monde.
Au lieu d’investir dans la fonction publique, les décideurs se tournent vers les sociétés, et le gouvernement perd du même coup son ouverture, son efficacité et sa transparence.