L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

Le 6 février 2019, Debi Daviau, présidente de l’Institut, et Éric Massey, délégué syndical et infirmier à l’Établissement Archambault de Sainte-Anne-des-Plaines, au Québec, ont comparu devant le Comité sénatorial permanent des droits de la personne pour traiter des problèmes auxquels sont confrontés nos membres dans les établissements correctionnels du Canada, notamment ceux qui prodiguent des soins de santé (groupe SH).

Ces infirmiers et infirmières, médecins, pharmaciens, psychiatres, psychologues, ergothérapeutes, travailleurs sociaux, dentistes et autres spécialistes assurent des soins de santé essentiels aux détenus.

Travailler dans un établissement correctionnel peut être à la fois gratifiant et difficile. Nos membres choisissent cette carrière parce qu’ils veulent mettre la main à la pâte et faire bouger les choses. Ils veulent pouvoir offrir des services publics essentiels à une communauté mal desservie. Toutefois, ils sont souvent frustrés par le manque de ressources à leur disposition pour donner les soins de haut niveau qui correspondent à leur formation. Leur capacité à le faire peut également être compromise lorsque des préoccupations opérationnelles ou de sécurité l’emportent sur d’autres considérations.

De plus, les conditions de travail peuvent être très difficiles dans les établissements fédéraux. Les employés sont exposés à une violence omniprésente, tant comme victimes que comme témoins. Non seulement sont-ils au service d’une population ayant des besoins complexes en matière de santé physique et mentale, mais il leur arrive aussi souvent de manquer des ressources nécessaires pour aider leurs patients.

Qui plus est, la dotation est problématique. Les fournisseurs de soins de santé dans le système correctionnel fédéral sont en proie à des problèmes de recrutement et de maintien en poste. Non seulement les conditions de travail sont-elles difficiles, mais il y a aussi des situations où la rémunération globale du personnel infirmier ou autre n’est pas à la hauteur de celle des autorités sanitaires provinciales. Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un facteur déterminant pour plusieurs de nos membres qui doivent faire des choix de carrière.

Nous sommes heureux que le Service correctionnel du Canada (SCC) reconnaisse qu’il lui faut plus de personnel infirmier et de soins de santé. Cependant, nous sommes très préoccupés par le fait que si les problèmes de recrutement et de maintien en poste ne sont pas réglés, nos membres ne pourront pas offrir des soins de santé qui répondent adéquatement aux besoins des détenus sous responsabilité fédérale. Il faut aussi accorder une attention particulière à leurs conditions de travail. Enfin, lorsque le SCC met en œuvre de nouveaux programmes et de nouvelles politiques, il doit veiller à ce que le personnel de soins de santé soit assez nombreux et disponible pour en assurer le succès.

Le Comité s’est bien intéressé à nos propos et les sénateurs nous ont posé plusieurs questions très pertinentes. Nous espérons que leur rapport final, que nous attendons avec impatience, sera le point de départ d’un processus qui permettra de remédier au manque de ressources qui touche les membres SH au milieu de travail, en plus de régler le problème de recrutement et de maintien en poste.