L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

(Traduit de l’anglais)

À la fin du mois d’avril, le Conseil du Trésor a fait une annonce qui se répercutera sur la vie de nos membres et de leurs familles. Il a été décidé que tous les membres de notre groupe TI seraient tenus de revenir au bureau jusqu’à trois jours par semaine, sans pratiquement aucune exception.

Cette annonce n’était accompagnée d’aucune justification substantielle ni d’aucune motivation discernable, si ce n’est peut-être d’ordre politique.

Nos membres ont travaillé pour le public à distance, depuis leur domicile ou ailleurs, pendant et depuis la pandémie. Ce travail a permis à tous nos clients, internes et externes, de recevoir le service dont ils avaient besoin en ces temps difficiles. Nous avons fourni ce service de manière efficace et inlassable, en maintenant la technologie qui soutient l’appareil gouvernemental.

Nous avons continué à le faire, et bien plus encore.

Voici ce que j’ai déclaré dans mon rapport à l’assemblée générale annuelle 2024 du groupe TI :

« Nous avons montré à maintes reprises que notre travail peut être réalisé efficacement à partir de n’importe quel endroit. Des statistiques le prouvent, et aucune ne prouve le contraire. L’employeur a également indiqué qu’il n’y avait pas d’espace de bureau disponible pour le retour du personnel. Notre conviction est et sera toujours que si le travail peut être effectué à distance et qu’un membre choisit de travailler à distance, il doit être autorisé à le faire. »

Il est clair qu’il y a plus de raisons de soutenir nos membres qui travaillent à domicile que de raisons de les forcer à retourner au bureau :

  • Il existe une idée fausse selon laquelle les informaticien·nes sont moins efficaces lorsqu’ils ou elles travaillent à domicile. Des études ont montré que, statistiquement, les travailleurs et travailleuses sont plus productifs lorsqu’ils ou elles choisissent leur lieu de travail. Ils ou elles bénéficient d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée et le fait qu’ils soient en meilleure santé mentale et physique contribue à leur sentiment de bien-être et, en fin de compte, à leurs performances au travail.
  • Bon nombre de nos informaticien·nes travaillent dans des équipes virtuelles réparties dans tout le pays et ne voient que rarement, voire jamais, leurs collègues en personne. Ils ou elles font ce travail à distance depuis des années avec des niveaux élevés de service et de dévouement.
  • Le recrutement et le maintien en poste sont des problèmes permanents, et de nombreux jeunes sont attirés par la perspective de travailler à domicile. Ces jeunes informaticien·nes chercheront un employeur de choix à un moment où le gouvernement fédéral manque de milliers de ressources et aura une fois de plus recours aux contractants à un coût beaucoup plus élevé.
  • L’employeur et nos membres font face à une augmentation des coûts. L’espace de bureau est actuellement très cher et les dépenses pour loger une main-d’œuvre qui revient augmenteront considérablement lorsque le retour au bureau atteindra son apogée. Nos membres devront subir une augmentation de leurs dépenses, eux qui ont déjà été touchés par une hausse des coûts et par une série de négociations difficiles avec le Conseil du Trésor, à l’issue desquelles les augmentations salariales sont en deçà du taux d’inflation.
  • L’incidence sur l’environnement : Davantage de déplacements domicile-travail signifie plus de voitures sur les routes et plus de pollution. Beaucoup de nos membres travaillent dans des zones où les transports en commun ne sont pas une option viable. Le travail à domicile s’est révélé bénéfique pour l’environnement. Permettre à nos membres de travailler à domicile peut être considéré comme un outil supplémentaire dans l’objectif de notre gouvernement d’être à la pointe de la lutte contre le changement climatique. Le retour au bureau semble aller à l’encontre de ces efforts et de cette politique.

Il ne s’agit là que de quelques-uns des arguments essentiels contre le retour au bureau, qui a été interprété à tort comme un retour au travail.

Votre groupe TI a été actif dans la lutte contre le retour au bureau. Nous travaillons en collaboration avec d’autres groupes de l’Institut et soutenons la campagne de notre syndicat. Nous sommes en communication directe avec nos militant·es qui sont en consultation avec l’employeur dans chaque ministère. Nous conseillons à nos membres de demander à travailler à distance et d’utiliser tous les moyens, officiels ou non, pour contester un éventuel refus.  Nous harmonisons nos efforts avec ceux des autres syndicats de la fonction publique fédérale. Nous avons récemment formé nos délégué·es à l’AGA TI pour qu’ils fassent pression sur leurs députés locaux contre le recours excessif à la sous-traitance et le retour au bureau.

Le message que j’ai transmis lors de mes discussions avec Dominic Rochon du CDPI a été concis et transparent : tout membre dont le travail le permet devrait avoir la possibilité de travailler là où il le veut, à quelques exceptions près.

Nous sommes fermement convaincus que ce décret constitue un détournement manifeste de fonds, de ressources et d’objectifs. Les coûts supplémentaires seront supportés par le contribuable canadien. Le temps et les efforts perdus dans les déplacements ont une incidence négative sur toutes les ressources, y compris celles de nos membres.

L’affirmation selon laquelle nos membres « retournent au travail » est fallacieuse. Nos membres travaillent avec dévouement et sont sincèrement convaincus que ce qu’ils font est important pour la population. Le fait de remplir des immeubles de bureaux neufs ou vides ne semble servir qu’un seul objectif, au profit d’une minorité.

Nous sommes déterminés à poursuivre la lutte pour renverser cette décision avec l’aide de notre mouvement syndical élargi et de vous, nos membres.

En toute solidarité,

Stan Buday
Président, Groupe TI