L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

Le 22 juin 2020 marquait le début des audiences de la Commission de l’intérêt public (CIP). La commission était composée d’Allen Pollak (président), de Lynn Harnden (représentant de l’employeur) et de Michael Wright (représentant de l’IPFPC). Les audiences se sont déroulées par visioconférence afin de respecter les règles de distanciation sociale en vigueur.

L’équipe de l’IPFPC comprenait Denise Doherty-Delorme, négociatrice du groupe; Michael Urminsky, chef d’équipe, Recherche; et Ryan Campbell, économiste. Permettez-moi d’abord de féliciter l’équipe, tant pour la préparation minutieuse des argumentaires que pour la qualité des présentations devant les membres de la commission. Elle a fait un travail exceptionnel.

La première journée des audiences a été presque entièrement consacrée aux présentations de notre équipe. Denise Doherty-Delorme a commencé par une introduction générale et elle a communiqué de manière claire aux membres de la commission notre insatisfaction quant à la position de l’employeur, qui bloque toute tentative de conclure une entente.

Contre toute attente, l’employeur a réduit considérablement son offre salariale, qui se serait traduite par une augmentation de 0,6 % pour 2020, l’année pendant laquelle les membres du groupe CS ont permis au gouvernement du Canada de maintenir sa présence en ligne et de continuer à servir les citoyens. L’employeur a également présenté une proposition concernant l’article 30 sur la sous-traitance qui assouplirait considérablement le libellé actuel. 

Denise Doherty-Delorme a clairement indiqué que cet article n'a fait en aucun cas l’objet des discussions à la table de négociations. Elle a affirmé devant la commission que l’IPFPC se réserve le droit de déposer une plainte pour négociation de mauvaise foi, un recours juridique que nous n’hésiterions pas à utiliser pour régler ces deux questions.

Ryan Campbell a ensuite fait une présentation sur l’état de l’économie canadienne. Les principaux éléments à retenir sont que l’économie canadienne était très forte avant la pandémie et que tous les indicateurs laissent présager une reprise relativement rapide. La réponse concertée du gouvernement reposait sur la mise en place d’un grand nombre de mesures économiques qui ont permis de conserver la stabilité et de soutenir ceux ayant temporairement perdu leur emploi. 

En conclusion des audiences de la matinée, Michael Urminsky a d’abord présenté l’analyse de la rémunération et les revendications salariales du groupe CS. Il a fait état de ses calculs selon lesquels environ 3 000 à 6 000 nouveaux postes à durée indéterminée ou déterminée auraient pu être créés avec les fonds qui sont actuellement dépensés dans des contrats de TI octroyés en sous-traitance. Il a également abordé la situation particulière du marché du travail dans le domaine des TI. En effet, selon les données de Statistique Canada, le taux de chômage atteint globalement 13 % au Canada, mais à peine 1,7 % pour les travailleurs en TI. Il a ensuite présenté des comparaisons salariales entre les travailleurs en TI au sein du gouvernement fédéral et ceux du secteur privé, qui ont révélé que les membres du groupe CS sont injustement sous-payés.

Nos revendications salariales sont triples :

  • 7 % obtenu à la table centrale et approuvé par le groupe CS;
  • 1,5 % pour atteindre la parité avec les professionnels CS de l’Agence du revenu du Canada; 
  • 3 % d’ajustement au marché sur quatre ans afin de neutraliser les enjeux de recrutement et de rétention de personnel actuellement observés au Canada.

L’employeur a présenté ses points non pécuniaires plus tard en après-midi.

Le négociateur du Conseil du Trésor a commencé avec les présentations de l’employeur le mardi 23 juin. Un argumentaire économique et une étude de la rémunération ont suivi. Enfin, Marc Brouillard, dirigeant principal de l’information, est venu dresser un aperçu des projets gouvernementaux touchant à la technologie de l’information, auxquels les membres du groupe CS participent sur une base quotidienne. Il convient de noter que, pendant la période de questions, M. Brouillard n’a pas été en mesure d’appuyer ses réponses avec des données concrètes, ce qui a rapidement été dénoncé par l’IPFPC.

Ryan Campbell et Denise Doherty-Delorme ont rétorqué vivement à la position faible et non fondée de l’employeur dans leur réfutation. Le premier ministre Trudeau et la Banque du Canada ont indiqué clairement que l’économie canadienne est en bonne santé malgré un déficit accru. Les ministères peinent toujours à attirer et à retenir des professionnels qualifiés, et l’exacerbation des disparités salariales entre les CS de l’Agence du revenu du Canada et le groupe CS ne fera qu’aggraver le problème. 

C’est grâce au dévouement et au travail acharné des membres du groupe CS que nous avons pu maintenir les services et les avantages sociaux des Canadiens et assurer la stabilité globale et la croissance future de notre économie. 

Il est vite devenu évident que l’employeur n’était pas prêt à reprendre les négociations à ce moment-là.  Il est important de souligner que l’employeur a concentré son attention sur des négociations concurrentes avec l’Alliance de la fonction publique du Canada. Le président de la commission a proposé de faire une pause de quelques semaines et de reprendre les négociations lorsque l’employeur sera disposé à le faire. La date vous sera communiquée dès qu’elle sera confirmée.

Le groupe CS tiendra d’autres séances d’information virtuelles afin de répondre aux questions des membres. L’équipe de négociations et l’exécutif du groupe CS tiennent à remercier chaleureusement les membres pour leur participation continue aux activités régionales et nationales organisées par le Comité national d’organisation. Nous vous invitons à nous faire parvenir vos photos affichant les couleurs de votre groupe CS et témoignant de votre solidarité.

En toute solidarité,

Robert Tellier
Agent négociateur du groupe CS