L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

Le 19 août 2020, nous avons envoyé une lettre à la ministre Anand pour demander l’arrêt du processus de conversion des bureaux tant que les problèmes de santé liés à la COVID n’auront pas disparu des lieux de travail fédéraux.

Lettre à la ministre Anand

Nous avons soulevé cette question à plusieurs reprises ces derniers mois. Malgré tous nos efforts, nous n’avons pas pu savoir pourquoi le protocole de retour au lieu de travail ne tient pas compte des leçons tirées de la pandémie pour la conception des futurs lieux de travail gouvernementaux.

Les syndicats des agents négociateurs du Conseil national mixte (CNM) partagent notre préoccupation et nous nous exprimons également en leur nom.

Nos membres nous ont récemment fait savoir que la fonction publique fédérale prévoit poursuivre ces conversions dans les années à venir. Dans un cas particulièrement alarmant, des membres ont assisté à une présentation sur une prochaine conversion où on leur a dit de ne pas s’inquiéter, car « seule une moitié d’entre vous sera dans ces bureaux de toute façon » et que « tout sera nettoyé régulièrement, alors vous n’aurez pas de problème ». Ce genre d’approche désinvolte n’est pas du tout adaptée.

La planification des futures conversions doit également comprendre des protocoles sanitaires beaucoup plus rigoureux, ainsi que de vraies consultations avec les agents négociateurs. Dans la majorité des cas, nous ne sommes pas consultés relativement à la conception de ces bureaux ouverts.

Pendant des années, nous nous sommes opposés à l’idée des bureaux ouverts en raison des conséquences bien documentées pour la santé, le bruit et la productivité des travailleurs. En cette pandémie, le fait que la fonction publique fédérale profite de la situation pour réduire l’espace qu’elle doit prendre pour ses bureaux et entasser ses travailleurs dans des espaces ouverts de plus en plus petits nous préoccupe. Cette démarche ne fera qu’exacerber les problèmes de santé et de sécurité.

Plus tôt cette année, les membres de l’Institut ont rencontré à Ottawa Steve MacKinnon, secrétaire parlementaire de la ministre de Services publics et Approvisionnement Canada (SPPC), Carla Qualtrough, dans le cadre de la journée de lobbyisme du 5 février 2019. Il a engagé le Ministère à consulter l’Institut et les autres agents négociateurs concernés sur cette question cruciale.

Plus tard au cours du mois, une lettre de suivi décrivant nos préoccupations a été envoyée à M. Mackinnon, à la ministre Qualtrough et à Sonia Powell, directrice générale de Solutions en milieu de travail (SPAC), qui est responsable de cette initiative dans la fonction publique.

Cette lettre a éventuellement donné lieu une réunion entre Sean O’Reilly, responsable de ce dossier pour l’Institut, et de hauts fonctionnaires de SPAC le 2 mai 2019. Ces derniers se sont engagés à travailler beaucoup plus étroitement avec les agents négociateurs concernés et ont admis que certains des projets pilotes et des bureaux ouverts déjà aménagés n’avaient pas atteint les objectifs du programme. Ils transmettront plusieurs documents pertinents à l’Institut dans les jours à venir; nous allons aussi tenir des rencontres régulières avec eux dans l’avenir.  

Nos efforts en matière de relations gouvernementales dans ce dossier portent leurs fruits. En travaillant en étroite collaboration avec SPAC et les ministères fédéraux qui mettront en place des bureaux à aires ouvertes dans les mois et les années à venir, nous pourrons nous assurer que les préoccupations de nos membres sont entendues et prises au sérieux aux étapes de la planification et de la mise en œuvre. Nos objectifs sont de faire en sorte que toutes ces conversions tiennent compte des besoins particuliers des membres, quelle que soit leur profession, et que les futurs bureaux du gouvernement deviennent des milieux de travail vraiment sains, coopératifs et productifs.

À la suite de la décision du gouvernement du Canada de réinstaller son personnel dans des espaces de bureau ouverts, nous avons mené un sondage auprès de membres choisi(e)s au hasard pour avoir leurs impressions sur leur nouvel environnement.

Nous avons constaté que les membres qui travaillent maintenant dans les nouveaux espaces ouverts trouvent qu’il leur est plus difficile d’offrir le meilleur service possible à la population canadienne.

  • 62 % disent que leur productivité et leur efficacité ont baissé;
  • 79 % disent avoir plus de mal à se concentrer;
  • 62 % déclarent avoir moins accès à un espace de travail suffisant pour leurs activités professionnelles.

« Il nous est plus difficile maintenant d’assurer des services publics, depuis cette décision du gouvernement. Nos membres ont besoin de se concentrer et de travailler de façon productive, mais ce réaménagement des bureaux fédéraux nuit à leur capacité de travailler, soutient Debi Daviau », présidente de l’IPFPC.

Quand le gouvernement a annoncé pour la première fois ses projets de réaménagement des postes de travail, cela semblait prometteur. Il devait ainsi rendre les lieux de travail plus sains et plus efficaces pour les professionnel(le)s. Mais il semblerait au contraire qu’il s’en est servi pour réduire les coûts et installer plus de monde dans des espaces de plus en plus réduits.

Nous savons que le plus souvent (environ 75 % des cas), le réaménagement des lieux de travail se fait sans avoir consulté le personnel et sans projet pilote. Les besoins ergonomiques déjà déterminés n’ont pas été satisfaits.

Ces espaces minent le professionnalisme. Qu’il s’agisse de santé mentale, de productivité, de collaboration ou d’intimité, nos membres signalent que la nouvelle configuration a empiré les choses, et ce, à tous points de vue. 

Si votre bureau a été réaménagé, quels sont les effets de ce changement sur votre capacité à fournir des services professionnels à la population canadien(ne)?

AJOUTEZ VOTRE VOIX

Le gouvernement du Canada a commencé à déménager ses employé(e)s dans des espaces de bureau ouverts, un peu partout au pays. Certains de ces employés, membres de l’IPFPC, travaillent déjà dans ce type de bureaux et d’autres attendent d’y emménager.  

Pour recueillir des données sur ces changements et y réagir, nous avons mené un sondage auprès des membres. Il est indispensable pour nous d’avoir le plus de renseignements possible sur les efforts de consultation et la mise en œuvre et les répercussions à long terme de ces nouveaux aménagements de bureau.

Un certain nombre de membres choisis au hasard ont reçu ce sondage par courriel et le sondage est maintenant terminé. Le comité de travail de l’IPFPC sur les espaces de bureau ouverts fera l’analyse de ces réponses et décidera de la démarche stratégique à suivre en conséquence.

Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec Sean O’Reilly, vice-président intérimaire et président du comité de travail sur les espaces de bureau ouverts, à bureauxouverts@ipfpc.ca.