L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

En 1971, le Canada est devenu le premier pays au monde à adopter une politique officielle sur le multiculturalisme afin de préserver la liberté culturelle de tous et de reconnaître les contributions culturelles des divers groupes ethniques à la société canadienne. En 1982, le multiculturalisme a été reconnu par l'article 27 de la Charte canadienne des droits et libertés, et en 1988, le Canada a promulgué la Loi sur le multiculturalisme canadien.

L'idée initiale du multiculturalisme a été portée à l'attention du grand public par le livre de John Murray Gibbon en 1938, « Canadian Mosaic: The Making of a Northern Nation », qui remettait en question l'idée née aux États-Unis d'assimilation culturelle, connue sous le nom de « melting pot ». Cependant, ce n'est que dans les années 1960 que le multiculturalisme est devenu un objet de conversation nationale sur l'identité canadienne.

Avant 1970, une grande partie de l'immigration au Canada provenait de pays européens. Cependant, la loi sur l'immigration de 1976 a levé certaines restrictions à l'immigration en provenance de pays non européens. Le changement démographique qui s'en est suivi a suscité des appels à repenser les politiques multiculturelles en mettant l'accent sur la nécessité de lutter contre la discrimination. En conséquence, le multiculturalisme fondé sur l'équité ou les droits a de plus en plus défini les politiques et les programmes des années 1980.

Le rapatriement (reprendre de Bretagne) de la Constitution canadienne en 1982 a ajouté une Charte des droits. L'article 27 stipulait que la Charte « doit être interprétée d'une manière compatible avec la préservation et la mise en valeur du patrimoine multiculturel des Canadiens ». Alors que l'article créait une base pour l'application d'autres articles, il ne fournissait pas de cadre législatif pour la politique multiculturelle et ne prescrivait donc pas ce que le gouvernement devait faire pour mettre en œuvre et promouvoir le multiculturalisme. Les Canadiens ont commencé à associer le multiculturalisme à d'autres droits et libertés fondamentaux de la personne inscrits dans la Charte, comme la liberté d'expression et la liberté de religion.

Le 21 juillet 1988, la Loi sur le multiculturalisme canadien a reçu la sanction royale. La Loi vise à promouvoir la participation pleine et équitable des individus et des communautés de toutes origines à l'évolution et au façonnement continus de tous les aspects de la société canadienne et à les aider à éliminer tout obstacle à cette participation. Il reconnaît et promeut la compréhension que le multiculturalisme reflète la diversité culturelle et raciale de la société canadienne et reconnaît la liberté de tous les membres de la société canadienne de préserver, d'améliorer et de partager leur patrimoine culturel.

Au cours des années 1990, les politiques et programmes fédéraux de multiculturalisme ont mis davantage l'accent sur l'élimination des obstacles à la participation économique et sociale des immigrants et des groupes minoritaires désignés. En 1995, le gouvernement fédéral a adopté la Loi sur l'équité en matière d'emploi qui, entre autres, exigeait la collecte d'informations afin de déterminer le degré de sous-représentation des personnes dans les groupes désignés, notamment les minorités visibles du pays. Depuis 1996, le recensement a recueilli des informations sur les minorités visibles au Canada et le multiculturalisme visant à éliminer le racisme et la discrimination, aidant les institutions à devenir plus sensibles à la diversité du Canada.

Avec son livre de 1995 “Multicultural Citizenship: A Liberal Theory of Minority Rights”, le philosophe Will Kymlicka est devenu l'un des principaux partisans du multiculturalisme. Dans une publication ultérieure, “Finding Our Way: Rethinking Ethnocultural Relations in Canada (1998)”, Kymlicka a présenté des preuves que le multiculturalisme n'a pas réduit le taux d'intégration des immigrants. À l'aide de données sur les taux de naturalisation des immigrants, les niveaux de participation politique parmi les groupes ethnoculturels et les taux auxquels les nouveaux Canadiens peuvent parler une langue officielle et les taux de mariages mixtes, Kymlicka a soutenu que la politique du multiculturalisme a fonctionné et qu'il n'y a favorisé la séparation ethnique.

Au cours des dernières années, il y a eu une plus grande reconnaissance et acceptation des identités mixtes et multiples au Canada. La plupart des Canadiens considèrent le multiculturalisme comme une réalité démographique qui reconnaît la diversité ethnique de la population canadienne.

Alors que la plupart des Canadiens semblent favorables à l'idéal du multiculturalisme, la recherche suggère que le soutien à l'accommodement de la diversité religieuse est plus divisé. Les récents incidents haineux d'attaques contre les minorités religieuses, notamment les bouddhistes, les hindous, les jaïns, les juifs, les musulmans et les sikhs et leurs lieux de culte, ont conduit à des appels à signaler et à traiter et prévenir plus efficacement les crimes de haine.

À l'occasion de la Journée canadienne du multiculturalisme, renouvelons notre engagement à dénoncer et à éliminer les crimes haineux, les discours haineux et la haine en ligne au travail, dans les écoles et dans la société en général.

Restez en sécurité, restez en forme!

Respectueusement,

 

Waheed Khan

Président, équipe nationale de consultation

Waheed.Khan@pipsc.ca