L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

Déclaration concernant le réaménagement d’effectifs à Ressources naturelles Canada

Déclaration de Sean O’Reilly, président de l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC) 

« La décision du gouvernement fédéral de supprimer des programmes de recherche essentiels et des postes scientifiques à Ressources naturelles Canada (RNCan) fait peser des risques graves et évitables sur la sûreté et la sécurité dans tout le pays.

La géographie, les ressources naturelles et les vulnérabilités climatiques du Canada exigent une science de niveau mondial. Pourtant, des équipes presque entières chargées d’assurer la sécurité du public sont éliminées — la grande majorité d’entre elles non par attrition, et pas volontairement, mais bien par le biais de licenciements.

Il s’agit de professionnel·les très dévoués de la fonction publique, dont les prévisions et les analyses jouent un rôle crucial pour éviter que la population ne soit mise en danger. En les éliminant, on compromet la sûreté du public. »

Voici un aperçu des enjeux :

  • Ces compressions réduisent la capacité du Centre canadien de cartographie et d’observation de la Terre, notamment sur le plan de la télédétection. Elles menacent notre capacité à suivre les feux de forêt, les inondations, les glissements de terrain et d’autres risques géologiques, ainsi qu’à surveiller la dimension et les niveaux de ressources en eau douce et les menaces qui pèsent sur elles. Ces scientifiques produisent les données dont dépendent les services d’urgence et les gouvernements pour anticiper et protéger les communautés contre les catastrophes et soutenir le développement responsable des ressources.
     
  • Les réductions portent également atteinte à notre souveraineté dans l’Arctique. La précision des géosciences, de la cartographie et de la surveillance de la vaste masse continentale septentrionale du Canada est essentielle pour faire valoir les droits territoriaux, protéger les infrastructures nordiques et garantir une exploitation responsable des ressources. En réduisant cette capacité, le Canada est moins à même de défendre ses intérêts alors que d’autres pays renforcent les leurs.
     
  • Le Canada a déjà perdu la quasi-totalité de sa capacité à détecter et à combattre les maladies mortelles qui agressent nos forêts. Il y a trente ans, nous avions 16 pathologistes forestiers. Si ces compressions se poursuivent, il n’en restera plus que quatre de ses spécialistes pour couvrir le vaste territoire du Canada dont un seul pour contrôler l’ensemble du système forestier à l’est des Rocheuses. Nous avons déjà vu ce qu’il en coûte de détourner le regard : La maladie hollandaise de l’orme a anéanti des millions d’ormes en Amérique du Nord. L’agrile du frêne est en train d’anéantir les frênes. Sans pathologistes pour surveiller les forêts et établir des plans de lutte contre les ravageurs et les maladies dangereuses, ces derniers se propageront sans contrôle.

« Soyons clairs. Ces compressions ne sont pas abstraites. Non seulement réduisent-elles les budgets sur une feuille de calcul, mais elles aggravent les risques. Il s’agit de postes et de programmes qui soutiennent directement la prévention des catastrophes, la surveillance scientifique, la mise en valeur des ressources, la protection de l’environnement et la souveraineté de l’Arctique.

À l’heure où le Canada est confronté à des menaces accrues, à des défis économiques importants et à de grandes promesses concernant des projets d’exploitation des ressources, ces programmes sont essentiels et non facultatifs.

Nous demandons instamment au gouvernement fédéral de reconsidérer immédiatement ces réductions. La sûreté, la sécurité et le leadership scientifique du Canada en dépendent. »