Les syndicats des secteurs publics s’unissent en solidarité pour faire pression auprès du gouvernement provincial afin de mener la reprise économique du Nouveau-Brunswick en investissant dans l’amélioration des services publics. Ensemble, nos organisations représentent 1 travailleur sur 6 au Nouveau-Brunswick.
Depuis un an, nous sommes témoins de situations qui étaient auparavant inimaginables. Par exemple, qui aurait pu imaginer la fermeture des écoles du Nouveau-Brunswick de mars à juin? Qui aurait pu imaginer des points de presse quotidiens sur le nombre de cas de COVID-19, d’hospitalisations et de décès? Qui aurait pu imaginer la transformation des installations sportives, des hôtels ou des centres de congrès en hôpital et centres de dépistages pour la COVID-19? Qui aurait pu imaginer le déploiement des équipes d’intervention rapide dans les foyers de soins du Nouveau-Brunswick ou celui de l’armée canadienne dans les foyers de soins dans certaines provinces?
La pandémie est rapidement devenue une crise mondiale. Elle a exercé une pression constante sur les services publics et les infrastructures à travers le monde, révélant leurs failles et leurs lacunes. Le Nouveau-Brunswick n’a pas été épargné.
La pandémie a rappelé aux Néo-Brunswickois l’importance du secteur public et leur a fait voir les failles qui ne sont pas étrangères à celles et ceux qui travaillent dans le système. Depuis plusieurs années, les travailleuses et travailleurs attirent l’attention sur ces faiblesses et vulnérabilités. Ces mêmes gens ont manifesté leur volonté de travailler avec le gouvernement afin d’aider à apporter les améliorations nécessaires. Pourtant, les gouvernements antérieurs et actuels ont ignoré les idées d’améliorations, choisissant plutôt de privatiser les services publics. Ceci sera très coûteux à long terme pour les contribuables et aura souvent pour effet d’entraîner une diminution de la qualité des services. Trop souvent, nous avons l’occasion de voir des investisseurs privés « arrondir les coins » afin de faire un profit.
Lorsque la pandémie de la COVID-19 a frappé, les travailleuses et travailleurs du secteur public de la province ont intensifié leurs efforts. Ils ont risqué leur santé afin d’assurer le fonctionnement de la province. Plusieurs ont même occupé un emploi différent de celui qu’ils avaient parce que la province avait besoin d’aide.
Alors que la pandémie se poursuit, les sacrifices de nos travailleuses et travailleurs se poursuivent également. Jusqu’à présent, le gouvernement n’a offert qu’un simple remerciement pour un travail bien fait.
Bien que les travailleuses et travailleurs apprécient les remerciements, ils souhaitent plutôt voir des gestes concrets. Laissons tomber les clichés, les plans qui ne débutent pas avant 5 ou 10 ans, le financement des entreprises à partir de l’argent des contribuables et les idées qui ont une chance sur deux de fonctionner.
Un geste concret consiste à exécuter les idées des travailleuses et travailleurs du secteur public afin d’améliorer les services. Cela signifie également maintenir le contrôle sur nos investissements publics et ne pas délester les services publics pour le secteur privé. Enfin, cela veut dire effectuer des investissements considérables dans les services publics afin de réparer les failles et les lacunes qui sont devenues évidentes pour l’ensemble de la population.
Un geste concret débute avec le prochain budget provincial. Au lieu de demander aux travailleuses et travailleurs du secteur public de faire plus avec moins ou de couper davantage les services déjà réduits au minimum, ensemble, nous demandons à notre premier ministre de suivre les conseils des économistes et des experts et d’effectuer des investissements importants dans nos services publics.
Dans l’édition du Telegraph-Journal du 20 janvier 2021, l’économiste Richard Saillant a écrit : « La clé d’un avenir meilleur n’est pas d’atteindre l’équilibre budgétaire en tout temps, mais de maintenir des finances publiques saines en réalisant les investissements qui serviront à la prospérité future et le bien-être de tous les Néo- Brunswickois. » [Traduction libre]
M. Saillant a également déclaré dans sa chronique du 20 janvier : « Bien que la prodigalité doive être évitée – avec le premier ministre Higgs aux commandes, elle le sera – le gouvernement doit reconnaître qu’il a une marge de manœuvre financière pour beaucoup mieux répondre à la crise actuelle. S’empresser d’équilibrer le budget dans le contexte actuel de besoin aigu et d’incertitude extrême va à l’encontre du consensus mondial et met en péril notre reprise économique. » [Traduction libre]
Pendant trop longtemps, les gouvernements ont fait des réductions et s’attendent que les travailleuses et travailleurs fassent plus avec moins. Au fil du temps, ceci a considérablement réduit nos services publics. Bien que le Nouveau-Brunswick ait subi quelques revers importants, nous avons réussi à traverser cette crise parce que nos travailleuses et travailleurs savent persévérer et sont déterminés à maintenir les services à la population, même dans des situations difficiles.
Notre système public se maintient, malgré les immenses pressions, à cause de nos travailleuses et travailleurs – des gens qui font passer le Nouveau-Brunswick en premier. Pourtant, les rapports soulignent que le Nouveau-Brunswick est la province qui a dépensé le moins pour aider ses citoyens pendant la pandémie. Nous espérons que cette frugalité signifie que des investissements considérables dans les services publics seront faits afin d’aider notre province à se rétablir et attirer plus de gens dans notre belle province.
Les travailleuses et travailleurs du Nouveau-Brunswick soutiennent le fonctionnement de cette province en ces moments difficiles, mais à quel prix pour leur santé mentale, émotionnelle et physique ? Combien de temps peuvent-ils continuer sans l’aide dont ils ont besoin? Si nos décideurs veulent vraiment dire merci pour un travail bien fait, ils devront offrir à nos travailleuses et travailleurs du secteur public des outils et des ressources pour les aider à préserver, à maintenir et à améliorer les services nécessaires aux gens du Nouveau-Brunswick.
Debi Daviau
Présidente, L’Institut professionnel de la fonction publique du Canada
Daniel Legere
Président, Fédération des travailleurs et des travailleuses du Nouveau-Brunswick
Paula Doucet
Présidente Syndicat des infirmiers et infirmières du Nouveau-Brunswick
Brien Watson
Président, SCFP Nouveau-Brunswick
Colleen Coffey
Vice-présidente régionale pour l’Atlantique, L’Alliance de la fonction publique du Canada
Susie Proulx-Daigle
Président, Syndicat du Nouveau-Brunswick
Gérald Arseneault
Coprésident, Fédération des enseignants du Nouveau-Brunswick
Rick Cuming
Coprésident, Fédération des enseignants du Nouveau-Brunswick
Ross Galbraith
Directeur administratif, section locale 37 du FIOE