La fonction publique est un moteur important de l’économie canadienne.
Partout dans le monde, les gouvernements font des compressions dans la fonction publique essentiellement pour réduire les déficits ou équilibrer les budgets, mais le résultat escompté n’est jamais au rendez-vous. En réalité, investir dans la fonction publique profite à l’économie.
Un rapport récent de l’IRIS (Institut de recherche et d’information socioéconomiques), un institut de recherche québécois, montre en effet que chaque dollar investi dans la fonction publique canadienne augmente le PIB de 1,22 M$ et profite aux économies des provinces.
Chaque dollar investi dans la fonction publique fédérale produit des retombées économiques. Au fédéral, pour chaque million de dollars investis dans la fonction publique fédérale, les retombées sont de l’ordre de 1,77 million de dollars.
Et le plus intéressant, chaque million de dollars investis dans la fonction publique fédérale de l’Alberta et de la Nouvelle-Écosse rapporte 2,26 M$ et 2,07 M$ respectivement en retombées économiques.
Le rapport relève les tendances de l’emploi dans le secteur public depuis l’après-guerre et indique clairement que l’économie canadienne bénéficierait d’une hausse des embauches dans la fonction publique fédérale, car les 25 000 emplois supprimés par le gouvernement Harper en 2011 n’ont pas été remplacés.
Les compressions de l’ère Harper étaient malavisées, car, dollar pour dollar, les dépenses dans les services publics génèrent plus d’emplois et de croissance résiduels que les dépenses dans d’autres secteurs.
L’existence d’un grand nombre d’emplois permanents stabilise la volatilité du secteur privé et atténue la gravité des soubresauts inévitables dans les secteurs industriels tels que la transformation et l’extraction des ressources.
« Le secteur public offre un levier aux gouvernements pour atteindre le plein emploi en fournissant des emplois de qualité qui ont des effets bénéfiques sur la croissance économique en général et sur la résilience des régions moins diversifiées en particulier. »
Dans son dernier budget, le gouvernement de l’Alberta a annoncé une réduction de 7,7 % des effectifs de la fonction publique provinciale d’ici quatre ans. Cela se traduira par la perte de 1588 emplois.
Une stratégie inefficace à l’ère Harper ne sera pas plus efficace aujourd’hui en Alberta. Dans une économie déjà volatile et tributaire des ressources naturelles, les compressions dans la fonction publique exacerberont les difficultés économiques et contribueront peu à l’équilibre budgétaire.
Nous sommes solidaires des fonctionnaires de l’Alberta. Nous sommes contre l’austérité à tous les paliers de gouvernement. Et nous voulons une prospérité économique qui profite à tous les Canadiens.