L’adoption récente au Québec du projet de loi 21, qui vise manifestement à imposer la « laïcité » aux fonctionnaires de la province et aux personnes recevant leurs services, est une honte et une violation flagrante des libertés individuelles et des droits de la personne les plus élémentaires. Cette loi devrait être abrogée immédiatement.
Même si les employés en poste peuvent se prévaloir de certaines exemptions, la loi interdit aux nouveaux fonctionnaires occupant des postes « d’autorité », comme les enseignants et les policiers, de porter des symboles religieux.
En plus de créer deux catégories de fonctionnaires, cette loi viole les conventions collectives des travailleurs syndiqués en permettant la discrimination fondée sur des motifs illicites. Pire encore, elle ne peut qu’isoler et marginaliser davantage les minorités visibles dans la province.
Les Canadiens savent que la protection juridique ne légitime pas la discrimination systémique des minorités sous un prétexte ou sous un autre. C’est pourquoi le Canada a reconnu les épisodes sombres de son histoire et s’est excusé pour les pensionnats autochtones (XIXe siècle jusqu'à la fin du XXe siècle), la taxe d’entrée imposée aux immigrants chinois en vertu de la Loi concernant l’immigration chinoise et visant à la restreindre (1885), le renvoi du Komagata Maru avec 376 Sud-Asiatiques à son bord en 1914 et l’internement des Canadiens d’origine japonaise dans les années 1940. Au XXIe siècle, le Canada peut difficilement se permettre d’adopter et d’appliquer une loi régressive et discriminatoire comme la loi 21, qui cible les Canadiens de confession juive, musulmane et sikhe, à qui la Charte canadienne des droits et libertés garantit la liberté de pratiquer leur religion et leur culture.
En tant que fervent défenseur de l’égalité, de la diversité et de l’inclusion (EDI), l’IPFPC appuie sans réserve la campagne dirigée par les organisations progressistes et les syndicats qui refusent que des milliers de personnes, de plusieurs cultures et religions, se fassent traiter comme des citoyens de seconde zone.