Le 1er mai 2019
Brenda Lucki, commissaire
Gendarmerie royale du Canada
Direction générale de la GRC
73, chemin Leikin
Ottawa (Ontario) K1A 0R2
Par courriel : Brenda.Lucki@rcmp-grc.gc.ca
Madame la commissaire,
Je vous écris aujourd’hui au nom des quelque 1 300 membres civils (MC) de la GRC représentés par l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada qui pourraient éventuellement être transférés au système de paye Phénix. Je crois comprendre que vous évaluerez les risques de ce transfert avec le Conseil du Trésor en novembre et en décembre 2019, et que cette évaluation guidera votre décision d’y procéder ou non à la date présumée du 21 mai 2020.
Je ne saurais me montrer trop insistante : la perspective de passer du système de rémunération de la GRC au désastreux système Phénix inquiète grandement nos membres, qui s’élèvent contre cette décision. Non seulement ce système est-il instable, mais en plus, il ne peut être corrigé et s’est révélé un gigantesque fiasco. Au moment de la rédaction de cette lettre, près de 250 000 dossiers étaient toujours en souffrance. En outre, le vérificateur général estime que plus de la moitié des fonctionnaires fédéraux sont encore aux prises avec un problème de rémunération causé par Phénix. Selon le Sondage auprès des fonctionnaires fédéraux de 2018, 75 % des employés de la GRC qui sont payés par l’entremise de ce système ont eu des problèmes de rémunération. Une demande d’accès à l’information a permis à la SRC d’apprendre qu’il est possible que les dossiers en souffrance ne soient pas réglés avant de trois à cinq ans, et que le système demeure instable pendant une dizaine d’années. Je signale également que l’Agence du revenu du Canada affirme avoir reçu plus de 150 000 formulaires T4 modifiés liés au système de paye Phénix pour l’année d’imposition 2018‑2019. Tout cela pour dire qu’il est insensé d’ajouter plus d’employés à un système qui connaît d’aussi graves problèmes.
Les membres civils de la GRC méritent mieux que d’être transférés à Phénix et de devoir composer avec l’incertitude et l’instabilité qui ont déjà touché des centaines de milliers de leurs collègues.
Je vous conseille vivement de réévaluer la situation et de ne pas imposer Phénix à nos membres et à leurs collègues représentés par d’autres agents négociateurs. Il serait préférable d’attendre que le gouvernement mette en place un nouveau système de rémunération pleinement fonctionnel. Je vous encourage donc à retarder la transition jusqu’à ce que ce nouveau système soit en place.
J’attends avec impatience de savoir ce que vous pensez de cette question cruciale.
Cordialement,
Debi Daviau
Présidente
IPFCP