Le 23 octobre, la présidente Daviau a rencontré la Commissaire Brenda Lucki de la GRC. Cette rencontre a été constructive, et la Commissaire s’est dite préoccupée par le bien-être de nos membres et s’est engagée à retarder le transfert de la paye des membres civils de la GRC dans Phénix jusqu’à ce que le système soit stable.
La présidente Daviau a soutenu qu’il faudra sans doute des années avant que Phénix soit stable et que l’Institut s’oppose au transfert de la paye des membres civils de la GRC dans Phénix. Elle a également exposé la position de l’Institut à cette dernière rencontre, puis de nouveau dans un courriel de suivi :
Le 6 novembre 2019
Brenda Lucki
Commissaire de la Gendarmerie royale du Canada (GRC)
Quartier général de la GRC
73, chemin Leikin
Ottawa (Ontario) K1A 0R2
Par courriel : Brenda.Lucki@rcmp-grc.gc.ca
Madame la Commissaire,
La présente fait suite à notre rencontre du 23 octobre 2019, où vous m’avez demandé une note d’information qui résume la position et les préoccupations de l’Institut au sujet de l’éventualité du transfert de la paye de nos membres civils dans Phénix, le système de paye défectueux. Vous trouverez ci-dessous notre position à cet égard.
Nous avons eu une discussion constructive, qui augure bien pour nos futures relations de travail. Je crois que le bien-être de nos membres vous préoccupe sincèrement et que vous êtes déterminée à attendre que Phénix soit stable avant d’effectuer le transfert de leur paye. Je respecte votre position, mais je dois réitérer avec nos membres informaticiens du gouvernement que le système mettra peut-être des années à atteindre la stabilité, le cas échéant.
Au plaisir de reprendre le dialogue avec vous, peu importe le sujet.
Cordialement,
Debi Daviau
Présidente
L’Institut professionnel de la fonction publique du Canada
Position de l’Institut :
Cela fait trois ans que nous nous battons pour aider des dizaines de milliers de membres victimes de Phénix. Il n’y a aucune raison d’exposer les membres civils (MC) de la GRC aux mêmes problèmes.
Nos membres méritent mieux et comptent sur le leadership de la Commissaire pour prendre la bonne décision, une décision logique : il ne faudrait en aucun cas transférer la paye d’autres membres de la GRC dans le système Phénix, étant donné son instabilité inhérente et son incapacité actuelle à fonctionner.
Les faits
(1) Les niveaux de performance continuent d’être bien inférieurs à la norme.
Malgré l’optimisme qu’a suscité plus tôt cette année l’amélioration du pourcentage de transactions traitées conformément à la norme de service, le niveau de performance du Centre de paye stagne à 64 % depuis six mois. La norme de service cible reste 95 %. Cela signifie qu’un mouvement de paye sur trois n’est pas traité conformément à la norme de service.
De plus, l’application des nouvelles conventions collectives imposera un fardeau supplémentaire au système de paye en difficulté. Nous prévoyons une hausse des arriérés dans les semaines et les mois à venir.
(2) Les mesures mises en place par la GRC confirment que de graves problèmes sont à prévoir.
Entre autres, des mesures sont prises pour modifier le système de paye actuel et ainsi faciliter le traitement de la paye rétroactive après l’entrée en vigueur de ces ententes, dont l’élaboration d’un script spécial qui facilite le traitement des cotisations de retraite. L’intégration des MC devrait également exiger la mise en place d’un ensemble complexe de processus et de procédures.
Malgré tous ces efforts extraordinaires, la GRC n’est pas en mesure de remédier à l’instabilité du système et à son incapacité persistante à répondre aux demandes quotidiennes les plus courantes.
(3) Phénix a déjà fait endurer beaucoup de problèmes aux fonctionnaires de la GRC.
La GRC a recensé une pointe d’arriérés de 32 840 cas en août 2018, qui était tombée à 14 867 cas le 18 septembre 2019. Avec 6 670 fonctionnaires employés par la GRC en 2018, il y a eu en moyenne cinq problèmes de paye par employé. Après un an de travail pour éliminer ces arriérés, il reste encore 14 867 problèmes de paye en souffrance, soit une moyenne de 2,25 par employé.
Ces statistiques ne reflètent pas fidèlement les implications humaines des erreurs de paye sur les employés, et nos membres civils craignent à juste titre que Phénix ne mette en péril leur sécurité financière.
Date de publication : 18 novembre 2019