L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

Fiche d’information : La productivité dans les bureaux à aires ouvertes

Que disent nos membres de la productivité dans les bureaux à aires ouvertes?
 

  • Dans le sondage sur les bureaux à aires ouvertes effectué par l’IPFPC en septembre 2018, 62 % des membres de l’Institut ont dit que leur productivité et leur efficacité avaient diminué par rapport à celles qu’ils avaient dans leur ancien espace de travail. [1]
  • Seulement 6 % des répondants ont dit que les nouveaux bureaux à aires ouvertes leur avaient permis d’améliorer leur productivité.[2]
  • Les membres (81 %) qui n’ont pas encore emménagé dans un nouveau bureau à aires ouvertes disent qu’ils s’attendent à ce que leur productivité en souffre. [3]
  • 79 % des membres disent avoir plus de mal à se concentrer sur leur travail.[4]

Que nous apprend la recherche sur la productivité dans les bureaux à aires ouvertes?

  • L’examen de plus de 100 études portant sur différents environnements de travail a démontré que les bureaux à aires ouvertes nuisent à la capacité de concentration, à la créativité, à la satisfaction et à la productivité des travailleurs. [5]
  • La productivité dans ces environnements peut en souffrir à cause du bruit. Smith et Jackson dans leur étude de 2009 démontrent que le bruit est associé à une réduction du rendement cognitif.[6]  Si certains travailleurs ont recours à la musique pour bloquer le bruit, il a été démontré qu’une telle utilisation de la musique pour bloquer le bruit affaiblit également l’acuité mentale.
  • D’autres recherches ont démontré que l’exposition au bruit dans un bureau à aires ouvertes est associée à de plus grands niveaux de distraction[7] et à la capacité de se rappeler l’information.[8]
  • « Les environnements de travail partagés, et en particulier les bureaux de passage, sont associés à une augmentation des distractions, des relations négatives, des comportements non coopératifs et de la méfiance. Cela peut être dû aux demandes amplifiées au niveau de la charge de travail dans des environnements partagés (c’est-à-dire trouver et personnaliser un espace), en plus de l’incertitude associée au fait de ne pas avoir de poste de travail attribué, autre charge accrue à cause des distractions dans un espace partagé.[9] »  
  • Dans un sondage important sur le milieu de travail aux États-Unis, les chercheurs ont constaté une baisse de 6 % du rendement au travail. [10]
    • 53 % des répondants étaient dérangés par les autres lorsqu’ils essayaient de se concentrer.
    • 77 % des répondants préféraient travailler tranquilles lorsqu’ils avaient besoin de concentration et 69 % étaient insatisfaits par rapport aux niveaux de bruit dans leur principal espace de travail.

Que dit votre employeur de la productivité?

  • Les normes d’aménagement GC ne font pas mention de la productivité ou de l’efficacité au travail.
  • Le Guide de conception de Milieu de travail GC fait souvent mention de la productivité :
    • « Des espaces modernes, inspirants, équipés d’outils favorisant la productivité personnelle et la collaboration contribuent à attirer et à maintenir en poste des travailleurs diversifiés et talentueux.[11] »
      • Les normes d’aménagement ne précisent pas en quoi consistent ces outils ni comment les services devraient envisager d’évaluer le besoin d’y recourir.
      • Le Guide de conception de Milieu de travail GC fait mention d’« outils technologiques favorisant le partage d’idées et la cocréation ».

Recommandations

  • Spécifications relatives à la conception
    • La conception devrait prioriser le choix des employés et il pourrait être important de prévoir plus d’espaces pour le travail nécessitant de la concentration dans certains milieux de travail.
    • Demander à la direction au cours de la phase de planification si elle envisage de faire des demandes de non-conformité à SPAC. Un ministère peut faire de telles demandes à SPAC en fonction des Normes d’aménagement GC. Si votre ministère fait une telle demande, veuillez en aviser l’IPFPC, afin que nous puissions surveiller la manière dont cette demande sera traitée.
    • La direction devrait être formée en matière de prévention de la pollution acoustique et de traitement des plaintes.
       
  • Surveillance
    • Il faudrait procéder en permanence à des évaluations du bruit. Des plans d’action de suivi doivent permettre de corriger les lacunes repérées dans ces évaluations.
    • Surveillance et évaluation en continu, grâce aux commentaires des employés.

[1] IPFPC, Analyse du sondage sur Milieu de travail 2.0 : Question 8 (2018) [non publiée, archivée à la Section de la recherche de l’IPFPC].
[2] Ibidem.
[3] Ibidem, Question 12.
[4] Ibidem, Question 8.
[5] Matthew C. Davis et al., « The Physical Environment of the Office:  Contemporary and Emerging Issues » (2011), International Review of Industrial and Organizational Psychology, vol. 26.
[6] Tonya L.Smith-Jackson & Katherine W.Klein, « Open-plan offices: Task performance and mental workload » (2009) vol. 29, numéro 2, Journal of Environmental Psychology, pp. 279-289.
[7] Heidi Rasila & Peggie Rothe, « A problem is a problem is a benefit? Generation Y perceptions of open-formule Offices » (2012), Property Management, vol. 30, 362-375; Rachel L. Morrison and Keith A. Macky, « The demands and resources arising from shared office spaces » (2017), Applied Ergonomics, vol. 60, pp. 103-115.
[8] Perham, Hodgetts & Banbury, « Mental arithmetic and non-speech office noise: an exploration of interference-by-content. » (2013) Noise Health 15(62): 73-8; Nick Perham & Martinne Sykora, « Disliked Music can be Better for Performance than Liked Music » (2012) Applied Cognitive Psychology, vol. 26, numéro 4, pp. 550-555.
[9] Rachel Morrison & Keith Macky, « The demands and resources arising from shared office spaces » (2017), vol. 60 « Applied Ergonomics », p. 24.|
[10] Gensler, « 2013 U.S. Workplace Survey: Key Findings » (2013); en ligne : <http:www.gensler.com&gt;.
[11] SPAC, Guide de conception de l’initiative Milieu de travail GC, (Ottawa, 2018),  p. 6.