L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

Fiche d’information : Maladie dans les bureaux à aires ouvertes

Que disons-nous de la maladie dans les bureaux à aires ouvertes?

  • Nous craignons une hausse de la maladie au sein de la fonction publique fédérale. Nous sommes particulièrement préoccupés par le fait que cette augmentation sera attribuable à l’abaissement des cloisons entre les postes de travail, à la réduction de l’espace alloué à chaque travailleur et à l’absence de bureaux privés.

Que nous apprend la recherche sur la maladie dans les bureaux à aires ouvertes?

  • Il existe un lien entre le nombre de personnes occupant un bureau et le taux d’absentéisme lié à la maladie. Une étude de 2011 a révélé que comparativement aux bureaux à un seul occupant, les bureaux à deux occupants entraînent une hausse de 50 % des jours de maladie, les bureaux de 3 à 6 personnes enregistrent une hausse de 36 % du nombre de jours de maladie et les bureaux à aires ouvertes où il y a plus de 6 occupants enregistrent pour leur part une hausse de 62 % du nombre de jours de maladie.[1]
  • La recherche a permis d’établir qu’il y avait une plus grande prévalence d’absences de courte durée liées à la maladie dans les bureaux traditionnels à aires ouvertes. Les auteurs indiquent qu’il y a moins de risque de congé de maladie dans les bureaux où les occupants exercent un haut niveau de contrôle personnel et sont moins exposés aux stresseurs environnementaux, ou là où il y a plus de collaboration dans les équipes avec les collègues.[2]
  • La recherche suggère que la documentation sur la conception du milieu de travail ne s’est pas suffisamment concentrée sur la santé mentale et plus précisément sur des maladies mentales en particulier. Cependant, les interventions possibles ont été mentionnées dans un article de 2011.[3]

Que dit votre employeur de la maladie?

  • Le Guide de conception de l’initiative Milieu de travail GC fait mention du fait que la santé et le bien-être sont des principes importants dont il faut tenir compte dans la conception d’espaces de travail GC. Il met l’accent sur l’activité et le mouvement.
    • Cependant, certains éléments de Milieu de travail GC comme l’absence de murs et de cloisons risquent d’entraîner une hausse des problèmes de santé dans le milieu de travail.
    • Il n’est pas question dans le Guide de réduire la maladie ou de gérer les maladies au travail, surtout la santé mentale. 

Recommandations

  • Spécifications relatives à la conception
    • Établir une politique juste et raisonnable en matière de congé de maladie. Le congé de maladie est réglementé par la convention collective, mais la direction pourrait se montrer plus raisonnable dans la manière choisie pour gérer les maladies et les absences des employés.
      • La direction devrait davantage permettre le travail à domicile, dans des circonstances appropriées.
      • Des horaires flexibles devraient être utilisés dans le respect de la convention collective et à la discrétion de la direction.
      • L’amélioration du milieu de travail devrait être une priorité avec des initiatives comme les améliorations ergonomiques et les contributions personnelles à la conception du milieu de travail.
    • Voici les interventions à envisager à l’égard de la santé mentale :
      • Utiliser les caractéristiques architecturales pour définir les frontières des groupes, limiter la taille des groupes de travail à l’intérieur de ces frontières et fournir des mécanismes adéquats permettant d’assurer l’intimité. 
      • Utiliser des dimensions variées de postes de travail pour améliorer les niveaux de satisfaction.
      • Dans le cas des personnes qui présentent un TDAH, la recherche recommande de leur attribuer des bureaux individuels fermés[4].
         
  • L’utilisation du congé de maladie devrait être surveillée pour l’ensemble d’un milieu de travail donné et comparée aux tendances passées pour voir s’il y a hausse du taux d’absentéisme lié à la maladie.
    • Un programme de surveillance solide pour la santé physique et mentale des employés devrait être mis en place pour que l’employeur puisse repérer les situations individuelles, mais également pour qu’il soit en mesure de cerner les problèmes et de trouver les solutions appropriées.  

[1] Jan H Pejtersen, et al., « Sickness absence associated with shared and open-plan offices – a national cross sectional questionnaire survey » (2011), 37(5) Scandinavian Journal of Work, Environment and Health, pp. 376–382.

[2] Holendro Singh Chungkham, « Office design’s impact on sick leave rates » (2014), 57(2) Ergonomics, pp. 139-147.

[3] Jennifer Veitch « Workplace Design Contributions to Mental Health and Well Being »; en ligne : Longwoods <https://www.longwoods.com/content/22409>.

[4] Ramsay, J.R., « Nonmedication Treatments for Adult ADHD: Evaluating Impact on Daily Functioning and Well-Being », Washington, D.C. : American Psychological Association. Tel que cité, ibidem.