L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

Les membres de l'IPFPC décrivent les conséquences réelles de Phénix

À cause du fiasco Phénix, des fonctionnaires ont été sous-payés, surpayés ou n’ont pas été payés du tout. Un processus d’approvisionnement a été lancé pour trouver un système de paye qui remplacera Phénix.
 

Christine Kleindienst
Service correctionnel Canada – Mission,
C.-B.

En avril 2016, Christine n’a pas été payée. Cette situation a duré des mois et aujourd’hui, son chèque de paye n’est toujours pas au bon montant. Comme mère monoparentale, elle a dû demander des avances salariales d’urgence, qui n’ont remplacé qu’à 60 % sa paye habituelle, et emprunter de l’argent à sa famille pour joindre les deux bouts.

Pour Christine, « ce fut la période la plus stressante de (sa) vie... Ça a causé énormément de stress à des milliers de personnes sur le plan émotionnel, financier et psychologique et il faut que ça cesse ».
 

François Marceau
Innovation, Sciences et Développement économique Canada – Gatineau, QC

Pendant des années, François a pris cinq semaines de congé non payé pour passer du temps avec ses enfants, qui vivent à des heures de route de chez lui. Le fiasco Phénix l’a obligé à renoncer à son congé en 2018 et il en sera probablement de même en 2019. François perd du temps précieux à passer avec ses enfants.
 

Laura Makokis
Santé Canada – Saddle Lake, Alb.

Laura travaille à Santé Canada depuis 33 ans. Il y a deux ans, sa paye a baissé sans explication. Après avoir porté plainte, elle a obtenu un rajustement rétroactif sur ces reçus de paye, sans pour autant recevoir les 12 000 $ qu’on lui doit. « Chaque fois qu’on appelait Phénix, on se faisait dire que quelqu’un nous contacterait après avoir reçu la plainte, explique Laura. Eh bien, jamais personne n’a communiqué avec moi à propos de l’erreur de Phénix ni ne m’a dit si je recevrais une indemnité pour la perte de mes revenus ».
 

Julien Fabienne
Services Correctionnels du Canada – Lavaltrie, QC

Alors qu’il était en congé de maladie non payé depuis huit mois, une erreur de Phénix a permis à Julien de recevoir l’intégralité de sa paye. Aucun relevé d’emploi ne lui a été émis et il n’a donc pas pu bénéficier de prestations d’assurance-emploi ou de maladie qu’après de longues procédures et l’intégralité de ces indemnités après plus de 30 mois, ne lui a toujours pas été versée. Même s’il avait rempli tous les formulaires nécessaires, il a dû passer des heures de pendant son congé de maladie à faire des appels téléphoniques et remplir de multiples documents pour tenter de corriger le problème.

Pour Julien, « l’énergie dépensée, l’énorme vague d’anxiété, de frustration et de désarroi que ça a créé et le sentiment de ne toujours pas être reconnu par son l’employeur durant ces 30 mois de procédures, ça n’a pas de sens. Tout ça suscite des sentiments incroyables de colère, d’insécurité, d’abandon et de découragement ».