L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

Compte rendu de fin d'année 2016 sur le système de paye Phénix

Bonjour,

Alors que nous approchons de la fin de l’année, j’aimerais faire le point sur le système de paye Phénix et sur les mesures prises par l’IPFPC afin de trouver des solutions immédiates et durables au fiasco dans lequel nous sommes empêtrés.

Même si nous lui avions demandé en avril dernier d’interrompre la mise en place du système, le gouvernement a décidé de la poursuivre. Depuis les militants, le personnel et la direction de l’Institut se sont activement employés à aider les nombreux membres aux prises avec des problèmes de paye, tels que : salaire manquant, salaire partiel, trop-payés ainsi que prestations parentales ou prestations d’invalidité non versées en raison de problèmes systémiques du système de paye. Le simple fait de tenter de savoir comment déposer une plainte est pour le moins fastidieux. Il est à la fois honteux et inacceptable qu’après tant de mois, d’innombrables cas demeurent non résolus.

Durant cette période, nous avons exercé plusieurs moyens de pression pour inciter le gouvernement à agir : lobbyisme auprès de ministres, de députés et de hauts fonctionnaires, communication avec les médias, ralliement à d’autres syndicats et traitement de cas critiques individuels avec l’employeur. Nous avons défendu les intérêts des membres aux tables de consultation ainsi qu’au sein des groupes de travail mixtes (syndicaux-patronaux); nous avons porté une attention spéciale aux groupes comme le personnel infirmier du Nord, qui a été sévèrement touché par la transformation. Après des pressions croissantes, Santé Canada a décider de mettre ses propres ressources au service du centre de paye pour régler cette situation inédite. L’été dernier, l’Institut a offert d’aider les étudiants qui ont été touchés disproportionnellement par les problèmes de Phénix en expliquant comment obtenir l’assistance du Centre des services de paye de Miramichi, et même en transmettant au Conseil du Trésor et à d’autres hauts fonctionnaires les cas particulièrement urgents que le gouvernement devrait traiter rapidement. Nous avons constaté que la grande majorité des problèmes touchant la rémunération des étudiants ont été réglés avant le début de la nouvelle année scolaire. Nous espérons que ces efforts montrent à la nouvelle génération toute l’utilité de bénéficier du soutien d’un syndicat.

Par suite des pressions exercées par l’Institut, le Conseil du Trésor a mis sur pied un Bureau des réclamations pour rembourser les fonctionnaires qui ont dû engager des frais en raison des problèmes liés à Phénix. En outre, votre syndicat a décidé de consentir des prêts aux membres touchés. À ce jour, nous avons accordé 14 prêts, et nous entendons bien continuer à le faire jusqu’à ce que le système fonctionne comme il se doit. Comme les trop-perçus figurent au nombre des problèmes courants de ce système, nous devons également composer avec des questions fiscales préoccupantes. En misant sur l’expertise fiscale de l’IPFPC, nous avons collaboré avec le Conseil du Trésor et l’Agence du revenu du Canada pour tenter d’atténuer les répercussions sur les membres. Nous avons également organisé une manifestation d’Halloween en y allant de notre propre version lugubre de l’oiseau Phénix après que le gouvernement eût raté l’échéance qu’il s’était lui-même fixée pour éliminer l’arriéré. La manifestation a grandement retenu l’attention des médias et a fait en sorte que la situation est demeurée bien à l’esprit des politiciens, des médias et du grand public.

Il y a quelques progrès quant à des solutions provisoires qui permettraient d’améliorer les choses. Nous soutenons depuis longtemps que la politique du gouvernement, qui consiste à émettre des paiements d’urgence uniquement à ceux qui ne touchent aucun salaire, est injuste et qu’elle cause du tort à beaucoup d’autres salariés. Nous espérons apprendre bientôt que des paiements prioritaires peuvent aussi être versés aux membres qui connaissent des difficultés attribuables à des paiements insuffisants. De plus, bon nombre de hauts fonctionnaires nous ont dit vouloir faire partie de la solution. Nous avons transmis ce message au Conseil du Trésor et à Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC), qui prennent maintenant des mesures pour permettre aux ministères d’inscrire des informations dans le système pour accélérer les délais de traitement.

À l’instar de trop de transformations informatiques récentes, les problèmes de notre système de paye sont largement attribuables à la sous-traitance mal planifiée et malavisée d’un projet gouvernemental. La décision de ne choisir qu’un prestataire extérieur — IBM — et de contourner notre propre communauté CS fait en sorte que les échecs de Phénix sont maintenant plus coûteux et plus compliqués à réparer. Après avoir fait l’objet de vives pressions pour demander à sa propre communauté informatique de mettre au point des solutions, Marie Lemay, sous-ministre de SPAC, a collaboré avec moi pour lancer un appel conjoint aux membres CS qui savent utiliser PeopleSoft (le programme qui a inspiré Phénix) en vue de trouver des solutions.

Vous avez ma parole : réparer le système Phénix demeurera au sommet de mes priorités dans la nouvelle année. Pour l’instant, j’aimerais remercier tous les militants, les employés et les dirigeants de l’Institut qui ont été au service de nos membres.

Comme j’ai coutume de dire, nous sommes vraiment Bien mieux ensemble.

Joyeuses Fêtes!

Debi Daviau
Présidente de l’Institut