L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

Discours de l’invité d’honneur Steve Kreisberg

Steve Kreisberg

 

Steve Kreisberg a pris la parole à 10 h 15.

Steve est directeur de la recherche et des services de négociation collective à l’American Federation of State, County and Municipal Employees (AFSCME).

Cette organisation qui compte plus de 1,3 million de membres est le plus grand syndicat de fonctionnaires aux États-Unis.

Elle fait continuellement l’objet d’ATTAQUES de la part de la classe politique antisyndicale.

 

C’était le cas de l’affaire « Janus », qui portait sur le droit d’utiliser l’équivalent américain de la formule Rand — le pouvoir de percevoir des cotisations auprès de membres non syndiqués. 

Plus tôt cette année, la Cour suprême des États-Unis, dominée par les républicains, a tranché contre le droit des syndicats de facturer des services dont bénéficient des non membres. La décision a eu pour effet de compromettre la stabilité financière et la pérennité du mouvement syndical aux États-Unis.

L’expérience et la stratégie de l’AFSCME pour esquiver les attaques de la droite peuvent se transposer à notre propre contexte et éclairer notre démarche ICI, à l’Institut.

Steve a parlé des leçons apprises par les syndicats du secteur public au sud de notre frontière dans leur lutte pour surmonter les attaques à leur pérennité. 

Il a aussi relaté la stratégie employée par son syndicat pour surmonter les attaques contre son modèle de financement.  

Les apprentissages du syndicat américain peuvent se révéler d’une grande utilité pour l’Institut. Ne sommes-nous pas devant la possibilité de voir la formule Rand éliminée? Il s’agit d’une véritable menace à la survie de tous les syndicats canadiens.

Aux États-Unis, la décision « Janus » a porté un coup dur aux finances des syndicats et à la possibilité de se syndiquer.

L’AFSCME a commencé à se préparer en prévision de cette attaque il y a plusieurs années et a réussi à ne perdre que 8 % de ses membres immédiatement après l’action en justice, au lieu des 30 % initialement prévus.

Voici quelques-unes des leçons tirées de cette expérience :

« Il ne faut jamais sous-estimer la motivation des forces exercées contre nos syndicats. Aux États-Unis, ces forces ont utilisé leur majorité à la Cour suprême pour miner notre stabilité financière, et vont maintenant jusqu’à communiquer avec nos membres, un par un, pour les convaincre de quitter leur syndicat. »

« La mobilisation des membres était notre meilleure stratégie pour repousser les attaques de la droite. Nous sommes passés d’un modèle de campagne intermittent à un modèle de mobilisation permanente. »

« En ayant des conversations individuelles avec les membres, on leur donne une idée plus claire de ce que fait le syndicat, de la valeur qu’il ajoute et de l’importance qu’il revêt dans leur vie. Ils sont ainsi plus susceptibles de détecter les mensonges et les coups bas de la partie adverse, parce qu’ils nous ont entendus leur dire la vérité. »